Elle a 2 h 30 pour voir son nourrisson âgé de 3 mois
VAUD Plusieurs parents dénoncent l’autoritarisme du Service de protection de la jeunesse. Illustration en quelques points.
C’est avec un mélange de retenue et d’indignation que Sandra*, 20 ans, lance un cri poignant: «J’aime profondément mon bébé et je veux l’avoir avec moi à la maison.» Trois semaines après l’accouchement, l’employée de commerce a dû quitter la pouponnière sans Chloé*. La mère célibataire n’a pas convaincu le Service de protection de la jeunesse (SPJ) quant à son aptitude à donner le bain ou à habiller le nouveau-né. La justice de paix a décidé: son bébé de 3 mois, Sandra ne le verra que quatre fois par semaine, à raison de 2h30 par visite. «C’est d’une violence digne d’un état totalitaire», s’emporte le grand-père, interdit de visite. Me Maëlle Le Boudec dénonce «une mesure disproportionnée».
Autre dossier, autre rage et désespoir. Eva* remue ciel et terre pour invalider une décision de placement de ses deux enfants à Aigle. «A 10 ans, mon fils a tenté de se suicider. Il ne veut plus voir son père à la conduite inadmissible. Au
lieu de l’écouter, on veut détruire toute une famille», s’indigne Eva (lire ci-dessus).
Début décembre, à Lausanne, une ado et son frère ont été cueillis devant l’école par la police et placés en foyer. Le lendemain, ils ont fugué pour retourner chez... leur mère. «La maman a traité une collaboratrice du SPJ de «nulle». Les représailles sont là», balance une proche. Pour Marie* et Joe*, le calvaire dure depuis un an et demi. A 13 ans, leur fils aîné, qui souffre de troubles
alimentaires, a demandé et obtenu son placement. «Ni le danger encouru par l’enfant ni les compétences parentales n’ont été évalués», plaident ces deux enseignants.