Habitants et autorités se font la guerre des déchets
GRANDSON (VD) Un projet de site de stockage pour matériaux pollués suscite l’inquiétude des riverains. L’etat se montre rassurant.
Personne ne veut avoir une montagne de déchets pollués à côté de chez lui. Mais il faut bien stocker ces matériaux quelque part. A Grandson, un projet de décharge cristallise les tensions. «Nous sommes inquiets pour la qualité de notre air, de nos sols et pour l’image de la région, explique Régis Paudex, un voisin sceptique. Et je ne parle pas de la pollution visuelle et sonore!»
Le site figure au Plan de gestion des déchets adopté par le Conseil d’etat en 2016. «Il respecte les critères géologiques, écologiques et d’accessibilité définis, note Philippe Veuve, géologue à l’etat de Vaud. Notre rôle est de nous assurer que tout soit fait dans le respect des normes légales.»
Futur exploitant du site, le groupe Cand-landi calme le jeu. «Il y a beaucoup de fantasmes avec les décharges, déplore Antoine Maillard, administrateur. Mais on ne pourra
pas y stocker n’importe quoi!» Selon lui, les terrains seront progressivement rendus à l’agriculture en meilleur état qu’aujourd’hui. «Ils veulent nous rassurer, reprend Régis Paudex. Et s’ils se trompaient? Les ingénieurs du Titanic ont toujours dit qu’il était insubmersible...» Le projet est à l’enquête publique à Grandson jusqu’au 23 décembre. Il devrait susciter une pluie d’oppositions, dont celle de Pro Natura Vaud. Dans le meilleur des cas, la décharge pourrait ouvrir en 2021.