L’usure des pneus pollue davantage que le littering
LÉMAN Environ 90% des polluants qui finissent dans le lac y restent. En 30 ans, 600 tonnes s’y seraient accumulées.
Il n’y a pas, comme sur les océans, de continents de plastique à la surface des lacs suisses. Sauf que ce dérivé du pétrole est bel et bien présent en quantité dans nos plans d’eau. Une étude commandée par l’association de sauvegarde du Léman (ASL) et menée par le spécialiste en environnement Julien Boucher, en partenariat avec L’EPFL, a estimé que quelque 50 tonnes de plastique finissent dans le lac chaque année. Mais seuls 10% de cette matière seraient évacués par le Rhône. Ainsi, bon an mal an, ce sont 45 tonnes de polluants qui s’accumulent dans le plan d’eau. A l’heure actuelle, 600 tonnes pourraient dormir au fond du Léman, déposées ces trente dernières années.
Le littering est responsable d’un cinquième de ces dé chets, mais la principale cause de pollution est l’usure des pneus. Les microparticules seraient charriées des routes par les eaux de ruissellement et via l’air. «C’est un phénomène qui n’est connu que depuis peu de temps», souligne Su zanne Mader, secrétaire générale de L’ASL. Les plastiques se retrouvent sur les rives, à la surface, mais aussi au fond du lac ou dans les sédiments.
Si l’ingestion de ces particules par les poissons ou les oiseaux est documentée, il n’en est pas de même pour d’autres organismes. Suzanne Mader indique qu’il «faut que la prise de conscience s’accentue. La Suisse devrait légiférer, comme l’union européenne, sur les emballages à usage unique.»