L’apprentissage est-il trop exigeant pour les jeunes?
BERNE Une élue s’émeut des aspects théoriques complexes de certains métiers qui conduiraient à trop d’abandons.
Ne tue-t-on pas le marché du travail en élevant trop les exigences de certains apprentissages? C’est la question que se pose Géraldine Marchand-balet au Conseil fédéral via une interpellation. La conseillère nationale (PDC/VS) s’inquiète du nombre de résiliations de contrat, avec 20 à 30% d’abandons selon les filières.
Selon la Valaisanne, qui cite des retours des écoles professionnelles et des milieux économiques, les plans de formation s’alourdissent toujours plus. «Ne devrait-on pas freiner cette spirale vers «toujours plus de cours théoriques ou de contenus» en privilégiant une formation professionnelle de base, la plus large possible, accessible au plus grand nombre d’apprentis, puis ensuite encourager les plus performants à suivre des brevets ou des maîtrises?» demande-t-elle. En outre, certains métiers voient leur cursus s’allonger, ce qui pose problème aux employeurs. «Les contraintes administratives et les exigences au niveau des évaluations en entreprise freinent l’envie de former», avance-t-elle. En particulier pour des employés de commerce, les métiers de bouche ou du service. «Les formateurs motivés souhaitent transmettre leur savoir-faire bien plus que remplir des guides d’apprentissage, des formulaires de suivi ou d’évaluation», critique-t-elle.
Elle demande donc au Conseil fédéral de faire la lumière sur les raisons des abandons et les secteurs les plus touchés. Elle souhaite savoir aussi ce que deviennent les jeunes qui quittent leur formation, craignant qu’ils ne finissent au social.