20 minutes - Suisse romande

Désillusio­n des activistes du climat devant la justice

GENÈVE Contrairem­ent à un récent verdict vaudois, la justice du bout du lac a refusé d’acquitter un militant écologiste qui s’en était pris à Credit Suisse.

- –DAVID RAMSEYER

Cette fois, pas d’effusions de joie; mais un silence désenchant­é. Il y a un mois à Renens (VD), la justice a invoqué l’état de nécessité face à l’urgence climatique et acquitté des activistes qui avaient investi une agence de Credit Suisse pour dénoncer les investisse­ments du groupe dans les énergies fossiles. Le Tribunal genevois de police n’a pas suivi le même chemin. Il a confirmé jeudi la peine à des jours-amende avec sursis de Nicolas, un militant qui avait peint une main rouge sur une succursale de la banque. Il était poursuivi pour dommages à la propriété, les activistes vaudois l’avaient été pour violation de domicile.

La présidente du Tribunal a jugé que les conditions de l’état de nécessité, «un danger imminent et impossible à détourner par d’autres moyens», n’étaient pas remplies. «Il existe d’autres méthodes, licites, pour faire entendre la cause du climat. Peindre une main sur un mur n’a pas empêché le réchauffem­ent de la planète. Ainsi, les déprédatio­ns n’étaient ni nécessaire­s, ni adaptées.»

Rappelant les critiques après le verdict de Renens, l’avocate de l’activiste a évoqué «la pression de la doctrine». Me Laïla Batou a eu «le sentiment d’une sorte de préjugemen­t. Le tribunal, au contraire de celui de

Renens, n’a pas voulu considérer l’état de nécessité et l’esprit du Code pénal – protéger la vie – a été bafoué.» Bref, l’urgence climatique ayant guidé la décision vaudoise n’a cette fois pas pesé face aux intérêts de Credit Suisse. Pourtant, selon Me Batou, «la crise environnem­entale nécessite du courage et des héros».

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Nicolas, condamné pour avoir tagué une banque, pourrait recourir.

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