Sur la route de l’évolution
GENÈVE Le 90e Salon de l’auto démarre le 5 mars. L’occasion de découvrir les dernières nouveautés, sans occulter le passé.
Charles Darwin n’est pas l’inventeur de l’automobile, il s’est «contenté» d’énoncer la théorie de l’évolution, que l’on résumera ainsi: «Sélection naturelle résultant de la lutte pour l’existence.» Un transformisme qui s’applique aux bipèdes et aux quatre-roues. Lorsque la première Exposition nationale suisse de l’automobile et du cycle ouvre ses portes, le 29 avril 1905, la voiture électrique a le vent en poupe. Dès 1899, la plus rapide d’entre elles, la «Jamais Contente», est la première automobile à franchir les 100 km/h.
C’est la populaire Ford T (vendue à 16 millions d’exemplaires de 1908 à 1927) qui sonnera le glas de la voiture électrique. La préférée de Laurel et Hardy est en moyenne dix fois moins chère qu’une américaine zéro émission.
Parmi les automobiles dévoilées en 1905 à Genève, la Suisse est à l’avant-garde. Plus de 80 constructeurs sont actifs dans le pays. Ils ont aujourd’hui disparu, tous victimes du krach de 1929 et du prix élevé de leurs modèles.
Les limousines des années 1930 à 1950 sont dévorées à leur tour par des véhicules
populaires venus d’allemagne (Coccinelle), de France (2 CV) ou d’ailleurs. Les années 1960 marquent certes le retour des belles carrosseries (Jaguar Type E, Aston Martin DB5, etc.), mais le critère de beauté n’entre pas dans la théorie de l’évolution.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’histoire est un éternel recommencement, puisque la voiture électrique sera présente quasiment sur tous les stands du Geneva International Motor Show (GIMS) 2020. Et elle pourrait bien envoyer à la casse l’automobile à moteur thermique…