Oncle et neveu se fritent sur fond de glyphosate
VAUD La justice va devoir se pencher sur un conflit entre deux agriculteurs digne des meilleurs romans de Pagnol.
C’est la guerre entre deux paysans du Nord vaudois: un neveu soupçonne son oncle d’avoir grillé deux parcelles au glyphosate, qu’il aurait dispersé à la main. Les terrains sont morts pour trois ans au moins. Un procureur n’est pas parvenu à trancher cette affaire clochemerlesque et a décidé de ne pas engager de poursuites. Le Tribunal cantonal vient de lui demander d’instruire quand même cette bataille familiale pour dommages à la propriété.
C’est en octobre 2019 que Paul* est devenu propriétaire de parcelles achetées à la hoirie de son grand-oncle. Ce terrain était exploité par son oncle Oscar*: il était titulaire d’un bail pour trois ans encore. Il a cependant accepté d’y renoncer pour en permettre l’accès à son neveu. Mais voilà: en mars dernier, Paul a constaté que ses terres avaient été «brûlées». Il a déposé plainte contre son parent, lui reprochant d’avoir traité ces parcelles avec un puissant désherbant. Il estime aussi que ce dernier aurait mal accepté qu’il en soit devenu propriétaire à son détriment. Selon une expertise, il fallait bien connaître les limites des terres puisque le glyphosate a été répandu à la main sans polluer les terrains limitrophes.
Interrogé par la gendarmerie, Oscar conteste absolument tout. Comme il était encore le locataire des parcelles, il aurait été lui-même la victime du désherbage. Le neveu a recouru en rappelant que son oncle est également en litige avec son père et qu’il pourrait donc aussi lui en vouloir. «Il y avait intention de dégrader», juget-il.