Non, le télétravail n’allège pas les transports
Dans un rapport, le Conseil fédéral conclut que les différents effets du travail à distance sur le trafic pendulaire tendent à s’annuler.
«Il y a une vraie fenêtre d’opportunité.» Il y a un an, la conseillère nationale Isabelle Pasquier-eichenberger (Verts/ GE) avait convaincu le Parlement d’exiger de la Confédération un rapport sur le télétravail et sa capacité à modérer «l’hypermobilité» des Suisses.
Le document, dévoilé mercredi, fait apparaître des effets inverses. Ainsi, ceux qui travaillent à la maison acceptent souvent d’habiter loin de leur employeur. Dès lors, ils font des trajets certes moins fréquents, mais plus longs. Ils se déplacent aussi plus qu’avant pour les loisirs. De quoi «réduire, voire annuler la contribution du home office au désengorgement des infrastructures», conclut la Confédération. De fait, ces derniers trimestres, les transports publics ont battu leurs records de fréquentation d’avant la pandémie. Leur utilisation s’est modifiée. Les CFF confirment que si les records sont dépassés, c’est grâce au trafic de loisirs. Les trajets pendulaires, en revanche, n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avantCovid. «On constate surtout des variations selon les jours de la semaine», relève le porteparole Jean-philippe Schmidt.
Un même train peut être plein à craquer le mardi à l’heure de pointe, mais à moitié vide le vendredi.
Du côté de la route, là aussi, le premier motif de déplacement, actuellement, ce sont les loisirs. Le télétravail a un effet relativement faible. «Des potentiels d’allègement se profilent aux heures de pointe, malgré la croissance de la population. En revanche, cela n’éliminera pas la surcharge existante», peut-on lire dans le rapport.