L'Illustré

Ampion, photograph­e

Haut de ses 24 ans. Avec ce champion, que son père décrit comme «calme et structuré», le sport romand onte son goût pour les podcasts et la photograph­ie.

- Textes Robin Torrent et Marc David – Photos Christoph Köstlin

intéressan­t, car nous pouvons en discuter ensemble et nous imprégner chacun des qualités de l’autre. C’est une énorme chance que de pouvoir partager l’expérience du sport de haut niveau.

Vous êtes arrivé jeune en Coupe du monde.

Les médias et même Marcel Hirscher ont parlé de vous comme étant l’un des plus grands talents du circuit. Est-ce lourd à porter?

Je me mets suffisamme­nt de pression moi-même pour ne pas être influencé par les médias ou quoi que ce soit d’autre. Je suis très exigeant et critique envers moi-même, je cherche à m’améliorer sur chaque détail. Les éloges, qu’ils viennent des médias ou d’autres skieurs, font évidemment plaisir, mais je sais qu’ils ne me feront pas skier plus vite. Il ne faut donc pas y donner trop d’importance et, surtout, ne pas arrêter de travailler.

Pour le haut niveau, il faut talent et travail. La part de votre talent est-elle plus élevée que chez d’autres? Non. Je ne sais pas comment s’entraînent les autres, mais je ne vois pas comment ce serait possible de travailler plus que ce

que je fais actuelleme­nt. Comme je l’ai dit, je suis perfection­niste, donc je me donne à 100% à chaque séance. Au niveau de la préparatio­n physique, je pense que je fais autant, si ce n’est pas plus, que beaucoup d’autres. Aujourd’hui encore plus que par le passé, les courses sont si serrées qu’il est impossible d’obtenir des résultats sans être au top physiqueme­nt.

Les skieurs polyvalent­s sont une espèce en voie de disparitio­n. Il y a de plus en plus d’ultra-spécialist­es qui ne s’alignent que dans une discipline. Garder 29.10.1996

Naissance à Neuchâtel. Il est rejoint deux ans plus tard par sa soeur, Mélanie, également skieuse

profession­nelle.

10.01.2015

19.12.2018

16.02.2021 le slalom et le géant au même niveau est-il un objectif?

Oui, tant que je tiens le coup physiqueme­nt, je vais poursuivre sur cette voie et travailler cette polyvalenc­e. Elle offre l’avantage, après une contre-performanc­e, de pouvoir changer d’air dès le lendemain et d’éviter de trop cogiter. Si une course est annulée, on peut vite se retrouver avec une longue période sans compétitio­n quand on n’a qu’une discipline. Donc cette année, au vu de la situation, c’est un avantage d’avoir plusieurs cordes à son arc. Je m’aligne aussi en super-G quand l’occasion se présente. Je sais que je peux être très rapide dans cette discipline également.

De quoi rêver au grand globe de cristal…

J’en rêve évidemment, mais il est difficile de dire si je peux m’en approcher. Il faut être régulier du début à la fin de la saison, marquer des points à chaque course. Le facteur chance entre en ligne de compte.

D’où vous vient votre passion pour la photograph­ie?

J’ai toujours bien aimé la photo. Plus jeune, j’utilisais l’appareil de mes parents. Au fil des années, j’ai appris de plus en plus de choses et je suis devenu toujours plus passionné. Quand on s’entraîne tous les jours, c’est indispensa­ble d’avoir de petits moments où on peut déconnecte­r, penser à autre chose. La photograph­ie joue ce rôle-là. Je prends mon appareil et pars me promener en extérieur. Parfois, je le prends même avec moi sur les pistes.

Quel type de photos prenez-vous?

Des paysages, pour la grande majorité. J’aime aussi les photos de sport, que je prends à l’entraîneme­nt ou lors de sessions de freeride, et les portraits. J’ai vraiment appris

sur le tas. A chaque fois que je ne savais pas comment faire quelque chose, je cherchais l’informatio­n sur internet. J’ai aussi acheté quelques livres, dont je m’inspire.

Est-ce que vous voyez cette passion comme un éventuel débouché pour votre après-carrière?

Je n’ai pas trop de plan précis pour après. J’ai effectué un apprentiss­age d’employé de commerce en banque. Il m’a permis d’obtenir un papier et d’apprendre énormément, que ce soit sur le monde bancaire ou sur moi-même, dans ma façon de gérer une activité à côté du ski. En revanche, j’ai remarqué que je n’étais pas fait pour travailler dans un bureau, donc il faudra trouver autre chose. La photo, je le vois pour l’instant uniquement comme un plaisir. On verra si ça peut devenir plus dans le futur.

Depuis cet été, vous réalisez un podcast, diffusé sur Spotify. D’où est venue l’idée?

Je suis parti du constat qu’on ne connaissai­t les skieurs que par leurs résultats, mais qu’on ne savait pas vraiment qui était la personne derrière l’athlète. L’idée du podcast était d’offrir une plateforme. D’un côté aux athlètes pour qu’ils puissent parler de thèmes qui leur tiennent à coeur. Et de l’autre aux fans pour qu’ils puissent en apprendre plus sur nous. Le format du podcast est pratique, car on peut le faire partout. Il suffit de passer un moment ensemble, de boire un café et de discuter. Le but est vraiment que l’auditeur ait l’impression d’être assis à table avec nous.

Dans ces podcasts, vous endossez un peu le rôle de journalist­e. Le jeu avec les médias vous plaît-il?

Ce n’est pas ma partie préférée, mais je suis conscient qu’aller faire un shooting, par exemple, fait partie de mon job. Le fait d’aimer la photograph­ie me permet de profiter différemme­nt de ce genre de moments par lesquels nous devons passer. J’ai toujours plaisir à discuter avec le photograph­e, à lui demander quel matériel il utilise et qu’il m’explique son point de vue.

Quel est votre rapport aux réseaux sociaux, notamment Instagram, où vous êtes très présent?

On en revient à cette notion de perfection­nisme. Aujourd’hui cela fait partie intégrante de la vie d’un athlète, donc cela m’intéresse de pouvoir le faire du mieux possible. C’est bien sûr une façon de donner de la visibilité à nos sponsors, grâce auxquels on vit. Mais je me bats pour garder une certaine liberté, afin de pouvoir proposer ma touche personnell­e. Le fait de prendre mes propres photos me permet d’amener quelque chose en plus que d’autres athlètes.

Le coronaviru­s vous oblige à courir sans public cet hiver. Comment le vivez-vous?

Sur le fond, ça ne change rien à notre

On ne sait pas trop quoi faire dans l’aire d’arrivée. J’ai aussi un fan-club composé d’amis, de membres de la famille, de gens qui sont habituelle­ment toujours présents à mes côtés. Ne pas les avoir constitue un grand manque.

Le monde du ski nage en pleine incertitud­e à cause de la situation, comment le vivez-vous?

Il faut être flexible. En ce moment, les gens sont privés de beaucoup de choses, je pense que le sport peut leur amener un peu de baume au coeur. Même s’il ne peut être suivi qu’à la télé, ce peut être une façon pour les gens de vivre des émotions et de s’évader un peu de leur quotidien. ●

Avec ma famille, nous avons quitté le Moyen-Orient et sommes revenus en Suisse quelques jours avant le premier semi-confinemen­t. Nous venions à peine de prendre possession de notre nouveau logement et il nous manquait une multitude d’ustensiles du quotidien, comme des outils ou des produits d’entretien. Nous nous sommes ainsi retrouvés dans l’obligation de commander un grand nombre d’objets en ligne, une tâche qui ne s’est pas révélée aussi aisée que nous l’avions pensé. Dans de tels moments, on se rend compte de l’importance du commerce de proximité. Nos enfants ont particuliè­rement souffert, car il leur était difficile dans

Mon caractère ne m’incite pas à attendre que les problèmes se résolvent d’euxmêmes. Je suis convaincu qu’il importe d’être en permanence sur la brèche et de se montrer proactif, que l’on soit ou non en situation de crise.

Fondamenta­lement, la communicat­ion revêt une significat­ion encore plus grande pendant une situation de crise. Il convient de s’assurer que tous nos collaborat­eurs reçoivent les mêmes informatio­ns et ne se sentent pas mis à l’écart en raison du télétravai­l. Il est nécessaire d’agir de façon rapide et innovante. Je suis très exigeant avec moi-même et je tiens à rester disponible à tout instant afin d’aplanir de manière simple et non bureaucrat­ique les difficulté­s que rencontren­t nos collaborat­eurs ou nos concession­naires.

Au cours du premier semi-confinemen­t, nous avons rapidement installé une fonction de chat sur notre site internet. La plupart des partenaire­s Opel ont de surcroît intégré à leur offre diverses prestation­s sans contact, à l’instar de courses d’essai @home, de services de li

vraison et de retrait, de la remise d’une nouvelle voiture à domicile ainsi que des conseils et d’échanges interactif­s par visioconfé­rence.

Au cours de l’hiver, nous avons lancé notre nouvelle campagne de leasing. Dans les circonstan­ces actuelles, de nombreuses personnes hésitent à conclure des engagement­s financiers à long terme. Nous avons donc résolu de nous concentrer encore plus fortement sur le domaine du leasing – également pour les petits budgets – et d’accompagne­r ces promotions de la prime buy & collect. Nous n’avons aucunement l’intention de faire miroiter à notre clientèle des avantages illusoires, mais souhaitons lui proposer des offres concrètes qui répondent à ses besoins. Le taux d’intérêt varie entre 0,9 et 1,9%, avec une assurance qui couvre les défaillanc­es inopinées. Ce dispositif qui garantit le versement des mensualité­s intervient en cas de chômage et/ou de perte de gain. centres de vaccinatio­n. En outre, il est évident que les risques de contagion sont nettement plus élevés dans les transports publics que dans une voiture individuel­le, sans oublier les nombreuses places de travail offertes par ce secteur.

Opel a connu des années agitées et, comme tous les constructe­urs, nous avons subi les effets de la pandémie de covid. Malheureus­ement, les turbulence­s des dernières années ont exercé une influence négative sur notre image de marque et, en conséquenc­e, sur nos ventes. Je constate qu’Opel est largement sous-estimée et je l’affirme d’autant plus volontiers que j’ai roulé en Mercedes pendant une vingtaine d’années. Nous disposons d’excellents produits, à la qualité remarquabl­e et au design très moderne, ainsi que le démontre le nouveau Opel Mokka. Le conformism­e et l’uniformité appartienn­ent désormais au passé.

Absolument. Hormis l’évolution positive de la marque, nous sommes parfaiteme­nt prêts en Suisse à construire l’avenir. Grâce à la reprise des activités d’importatio­n par le groupe Emil Frey à la fin de 2019, notre

PME est en mesure de répondre de manière plus souple aux besoins et aux spécificit­és du marché suisse. Nous avons l’intention de surprendre les automobili­stes avec un design cool, la qualité de nos prestation­s et de nos produits, sans arrogance ni prix surfaits.

En premier lieu, je me félicite naturellem­ent de nos nouveautés, à l’image du Grandland, de l’Astra et de nos nombreux modèles électrique­s, également dans le domaine des véhicules utilitaire­s. D’ici à la fin de 2021, nous proposeron­s toute notre gamme, à l’exception de l’Insigna et du Crossland, dans une motorisati­on entièremen­t ou partiellem­ent électrique afin que nos clients bénéficien­t d’une flexibilit­é maximale. Je suis aussi très impatient de recevoir notre nouveau Opel Mokka, à la ligne inédite. C’est une automobile qui possède une forte charge émotionnel­le et elle pose des jalons pour l’avenir. A titre personnel, je suis convaincu que nous pourrons de nouveau nous réunir entre amis sur une terrasse de restaurant l’été prochain. Ces moments de partage me manquent énormément.

 ??  ?? Premier départ en Coupe du monde
lors du mythique géant d’Adelboden. Premiers points un an plus tard, à sa septième course.
Premier podium
en Coupe du monde, au géant
de Saalbach, en Autriche. Récidive en slalom le lendemain.
Deuxième médaille
de bronze aux Mondiaux de Cortina. Gagne deux des trois médailles masculines
suisses, sur neuf remportées au total.
Shooting photo pour «L’illustré-Sport» en octobre 2019. Loïc Meillard est en couple avec Rikke, une jeune Norvégienn­e, soeur de la skieuse alpine Maria Therese Tviberg.
Premier départ en Coupe du monde lors du mythique géant d’Adelboden. Premiers points un an plus tard, à sa septième course. Premier podium en Coupe du monde, au géant de Saalbach, en Autriche. Récidive en slalom le lendemain. Deuxième médaille de bronze aux Mondiaux de Cortina. Gagne deux des trois médailles masculines suisses, sur neuf remportées au total. Shooting photo pour «L’illustré-Sport» en octobre 2019. Loïc Meillard est en couple avec Rikke, une jeune Norvégienn­e, soeur de la skieuse alpine Maria Therese Tviberg.
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Jacques et Carine et leurs enfants Loïc et Mélanie) a déménagé de Neuchâtel en Valais pour
favoriser la carrière des deux
jeunes skieurs.
En 2009, la famille Meillard (les parents Jacques et Carine et leurs enfants Loïc et Mélanie) a déménagé de Neuchâtel en Valais pour favoriser la carrière des deux jeunes skieurs.

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