Ré tout, c’est du sérieux
Our. Par chance, la Suisse romande fourmille de comiques, qui ont sérieusement beaucoup par les temps qui courent.
de préserver notre santé mentale? «Non! Nous ne sommes ni des héros ni des gourous», répondent-ils en choeur en toute modestie. Le directeur du Jokers Comedy, Sébastien Corthésy, estime quant à lui qu’ils contribuent à leur façon au bien-être de la société. «Ce sont des mini-bouts de pansement.»
Pour le roi de l’absurde Blaise Bersinger, la réactivité des humoristes était surtout un réflexe professionnel, doublé d’un sens du devoir. «Comment fait-on pour rester marrants? La vérité, c’est que, au début, on n’a pas eu le temps d’encaisser la réalité, car on s’est directement plongés dans le travail», raconte celui qui est l’une des têtes d’affiche de Confinage: une revue romande, dont la tournée ne cesse d’être repoussée. Au fil des semaines, comme ses collègues, il endosse un rôle plus activiste. «On a l’air maintenant d’être politisés. Quand tu partages un projet, les gens pensent que tu t’engages contre la fermeture imposée. Mais je ne me bats pas pour autoriser les rassemblements!»
«Personnellement, je ne cherche ni à convaincre ni à faire de la velléité», poursuit Yann Marguet. Pour le chroniqueur de Matin Musique sur Couleur 3 – qui décortique avec brio les verbes dans les pages de L’illustré –, son avis ne compte pas plus que celui d’un autre citoyen. Il rappelle par contre l’importance d’écouter les experts. «Que les vaches soient bien gardées! Les journalistes font du journalisme, les spécialistes restent spécialistes. Notre rôle, c’est de faire marrer les gens.»
Avec le recul, Vincent Kucholl – avec son émission 52 minutes qu’il partage avec Vincent Veillon sur la RTS – admet qu’ils étaient quand même un peu plus «attendus». «Pour la simple et bonne raison qu’il y a eu un assèchement de l’offre. Pour se changer les idées, les Suisses ont donc allumé leur téléviseur ou alors scrollé sur Instagram et Facebook.» Privés de scène, les humoristes ont naturellement développé leur présence sur ces plateformes, souvent par nécessité.
C’est le cas des nouveaux venus, Cinzia Cattaneo et Thibaud Agoston, qui préféreraient en toute honnêteté retrouver le chemin des théâtres. Mais pour continuer de