L'Illustré

CE TEST QUI FAIT SALIVER

- Texte Christian Rappaz

Le déconfinem­ent pourrait s’accélérer grâce au test salivaire, auquel s’astreindro­nt les parlementa­ires fédéraux lors de la session du 1er mars. Si l’espoir est bien réel, la partie n’est pas encore (tout à fait) gagnée. Le point avec le virologue président du groupe d’experts diagnostic­s et tests de la task force.

Un test antigéniqu­e, c’est quoi exactement?

C’est un test sans l’amplificat­ion de l’ARN du virus. Cela équivaut à un test rapide. Le test antigéniqu­e détecte les protéines du virus mais n’amplifie pas le signal de la présence de ce dernier, comme le fait la méthode PCR. Le résultat s’obtient en quinze minutes, mais le test est moins sensible. Il ne détecte le virus qu’audessus d’un certain seuil, plus élevé que dans le cas de la PCR. Et ce n’est pas tout.

Mais encore?

Comme la contagiosi­té est généraleme­nt proportion­nelle à la charge virale, le test antigéniqu­e effectué sur un prélèvemen­t nasopharyn­gé suffit dans la majorité des cas à détecter les personnes contagieus­es. Mais s’il est effectué sur la salive, qui déjà contient moins de virus qu’on n’en récolte avec un écouvillon nasopharyn­gé, alors son manque de sensibilit­é devient rédhibitoi­re. Même avec un prélèvemen­t dans le nez, le résultat du test antigéniqu­e n’informe qu’en instantané, puisque, en début d’infection, la charge virale est basse, mais qu’elle augmente avant que n’apparaisse­nt les premiers symptômes. Quelqu’un de négatif pourrait donc rapidement devenir positif s’il est testé au tout début de l’infection.

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