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Le L-QIF débarque sur le marché suisse

Plus simple, plus rapide et moins cher à mettre sur le marché, le L-QIF (voir Gros Plan ci-dessous), qui vient d’être autorisé en Suisse, est aussi un véhicule idéal pour l’immobilier. Il ouvre en effet des possibilit­és d’investisse­ment nettement plus vas

- OLIVIER TOUBLAN IMMODAY.CH

Pour le monde financier, les L-QIF, qui viennent d’être autorisés en Suisse, présentent beaucoup d’avantages. Comme le rappellent Silvia Devulder et Clara Morhange, respective­ment Partner et Senior Consultant chez Ernst & Young, mais surtout expertes reconnues de la question, les L-QIF (Limited Qualified Investor Fund) sont non seulement plus rapides à mettre sur le marché, mais aussi moins chers, car ils ne nécessiten­t pas d’autorisati­on, ni de surveillan­ce de la FINMA. Par ailleurs, ils bénéficien­t d’exigences limitées en ce qui concerne l’étendue des investisse­ments ou la diversific­ation des risques, même s’ils ont l’obligation de conserver des liquidités suffisante­s.

Autrement dit, un L-QIF pourra investir dans une gamme d’actifs plus large qu’un fonds soumis à la surveillan­ce de la FINMA.

Une aubaine pour des investisse­ments immobilier­s très spécifique­s

Une possibilit­é qui ouvre de nombreuses portes, en particulie­r dans l’investisse­ment immobilier. Comme le remarquent Silvia Devulder et Clara Morhange, cela peut être intéressan­t, par exemple, pour l’investisse­ment dans des terrains non bâtis qui ne sont pas équipés, ni immédiatem­ent constructi­bles. Toutefois, précisent les deux expertes, ces terrains pouvant être particuliè­rement illiquides, il est essentiel que tout fonds L-QIF informe les investisse­urs des risques accrus que ces investisse­ments impliquent.

Par ailleurs, un L-QIF peut détenir des biens immobilier­s en copropriét­é, qu’il soit ou non en mesure d’exercer une influence dominante, ce qui le distingue des fonds immobilier­s. A nouveau, ce type d’investisse­ment étant particuliè­rement illiquide, le devoir de transparen­ce impose, ici également, d’en informer les investisse­urs.

Finalement, résument Silvia Devulder et Clara Morhange, en ce qui concerne la transparen­ce et l’informatio­n aux investisse­urs, les L-QIF sous forme de fonds d’investisse­ment contractue­l ou de SICAV sont soumis aux mêmes réglementa­tions que les autres fonds.

Au Luxembourg, explosion du nombre de fonds immobilier­s

Mais tout cela, pour l’instant, n’est qu’hypothèses. Il va falloir encore attendre quelques mois pour savoir si les L-QIF pourront véritablem­ent dynamiser la place financière suisse et en particulie­r les investisse­ments immobilier­s. Mais au vu de ce qui se passe chez notre principal concurrent, le Luxembourg, il n’y a guère de doute.

En effet, le L-QIF possède un cousin proche dans le grand-duché, le RAIF (Reserved

Alternativ­e Investment Fund), réservé lui aussi aux investisse­urs qualifiés. Et selon l’enquête 2023 de l’ALFI (Associatio­n of Luxembourg Fund Industry), 215 RAIF sont aujourd’hui dédiés à l’immobilier. C’est nettement plus que l’ensemble des véhicules immobilier­s, cotés ou non cotés, consacrés à l’immobilier en Suisse.

Autre preuve du potentiel de ce genre de véhicule, au Luxembourg, les fonds de petite taille représente­nt la majorité des fonds d’investisse­ment immobilier­s, 45,5 % d’entre eux ayant même une valeur nette d’inventaire inférieure à 100 millions d’euros.

Le RAIF luxembourg­eois garde des avantages sur le L-QIF suisse

«Sur la base des résultats observés au Luxembourg, nous constatons que le RAIF est devenu l’un des principaux véhicules utilisés pour créer des fonds d’investisse­ment immobilier, en raison de sa flexibili

Le L-QIF, une aubaine pour les investisse­ments immobilier­s. té concernant le type d’actifs et du temps de EY, le L-QIF pourrait avoir un impact réduit de mise sur le marché», assurent positif sur le marché immobilier en Suisse: Silvia Devulder et Clara Morhange. Elles il pourrait stimuler l’investisse­ment immonotent néanmoins qu’il n’est pas sûr que bilier helvétique, notamment pour le type le L-QIF suisse ait autant de succès que d’actifs qui ne sont pas autorisés dans les le RAIF luxembourg­eois. En effet, ce derorganis­mes de placement collectif (OPC) nier conserve un avantage fiscal important classiques. sur le L-QIF, car il n’y a pas de retenue à la source sur les distributi­ons du fonds.

Il n’empêche, concluent les deux expertes

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