Le Temps - Le Temps Supplement

«Nous sommes une commune en pleine expansion»

- VIRGINIA AUBERT

S’étendant de la plaine du Rhône jusqu’aux premières pentes du Haut de Cry, la commune valaisanne d’Ardon ne manque pas de charme avec son village, son église au clocher néogothiqu­e et ses vestiges gallo-romains. Idéalement située à proximité de Sion, elle attire de plus en plus d’habitants, désireux notamment d’accéder à la propriété, comme l’explique Pierre-Marie Broccard, Président de commune. – Vous êtes une commune plutôt discrète, mais vous connaissez une évolution démographi­que importante.

– Oui, et cela depuis plusieurs années. Nous avons aujourd’hui une population d’environ 3850 habitants, qui devrait augmenter fortement ces prochaines années. Nous sommes en cours de révision de notre Plan d’affectatio­n de zones (PAZ) et de notre Règlement communal des constructi­ons et des zones (RCCZ). Nous favorisons la zone résidentie­lle et les villas individuel­les ou, comme cela se fait de plus en plus, les petits immeubles abritant quatre appartemen­ts. Nous restons cependant la commune du Valais la plus stricte en matière de distances aux limites entre les façades des habitation­s, qui doivent être comprises entre quatre et huit mètres, contre trois et six mètres dans les autres communes. Ces restrictio­ns nous permettent d’avoir un territoire plus «aéré».

L’attrait d’Ardon s’explique par sa situation centrale entre Sion et Martigny, sa proximité avec les stations de ski voisines: La Tzoumaz, Nendaz et Ovronnaz, ainsi que par le village de Conthey, reconnu pour sa zone commercial­e d’importance, sa région montagneus­e où l’on y découvre Derborence, milieu protégé en pleine nature, ainsi que les communes voisines de Vétroz et Chamoson, réputées pour leurs vins de qualité.

Ardon a une population multicultu­relle avec de nombreuses nationalit­és, dont la communauté portugaise qui représente le 20,5%, suivie par les communauté­s ukrainienn­e et turque.

– Comment s’explique cette diversité culturelle?

– Autrefois, les Portugais étaient nombreux à venir travailler dans le secteur agricole valaisan et beaucoup d’entre eux ont fini par

s’installer dans le canton. La communauté turque est pour sa part en lien direct avec la Fonderie d’Ardon. Quant aux Ukrainiens, leur présence est liée aux conflits actuels.

– La mobilité est-elle adaptée à l’essor de la commune?

Nous avons une très bonne offre en matière de mobilité douce avec, aux heures de pointe, des bus au quart d’heure en direction de Sion et une fréquence de bus et trains régionaux à la demi-heure en direction de Sion et Martigny. En quelques minutes vous atteignez la capitale valaisanne. Par ailleurs, nous faisons partie du réseau velospot, vélos en libre-service développé par l’Agglo Valais Central. Les stations situées dans le village d’Ardon rencontren­t du succès. Les habitants les utilisent essentiell­ement pour se rendre à la gare.

– Avez-vous de grands projets en cours?

Nous arrivons à terme de l’agrandisse­ment et rénovation de notre centre scolaire de

Cordé, dont l’école datait de 1978. Elle accueille actuelleme­nt 340 élèves. Nous avons construit sept classes, deux salles d’appui supplément­aires, ainsi qu’une salle des maîtres et une double salle de gymnastiqu­e.

Le projet comprend, dans le même style architectu­ral que l’école, une structure d’accueil: nurserie, crèche et UAPE. Nous accueillon­s à ce jour 164 enfants, dont une quinzaine de nourrisson­s. Le centre abrite aussi la bibliothèq­ue municipale, importante avec 18 000 prêts par année. Ce nouveau complexe se chiffre à hauteur de 31 millions, ce qui représente une somme très importante pour une commune comme la nôtre, dont les recettes financière­s sont moyennes. Soyons sûrs que les bénéfices, en matière de bien-être et de commodités pour nos jeunes, leurs parents ainsi que le personnel appelé à y travailler, récompense­nt largement l’engagement financier!

– Comment la question environnem­entale a-t-elle été prise en compte dans ce projet?

– Le centre est équipé d’une pompe à chaleur. Le toit de l’école est recouvert de panneaux solaires et, d’ici un an environ, les 1000m2 de toiture de la salle de gym le seront également. Ardon est labélisé Cité de l’énergie et nous espérons obtenir le niveau Gold en juin. Nous mettons l’accent sur les énergies renouvelab­les, avec le recours au solaire et à l’électricit­é produite grâce aux barrages hydro-électrique­s dans lesquels la commune est actionnair­e. Nous turbinons aussi notre eau potable.

Concernant le chauffage à distance, ce dispositif n’est pas bien adapté, car nous avons une grande zone résidentie­lle. Actuelleme­nt,

nous identifion­s, dans l’établissem­ent de notre PAZ, des zones favorisant le chauffage à distance de quartier.

Nous voulons aussi réintrodui­re le végétal avec la plantation d’arbustes et favoriser les zones vertes en accord avec la durabilité, inciter ainsi l’arrêt des revêtement­s stériles en encouragea­nt l’infiltrati­on des eaux de surface. – Vous avez évoqué la création de nouveaux quartiers. Des projets immobilier­s sont-ils en cours?

– Il s’agit de projets privés qui apporteron­t quelque 150 nouveaux logements, appartemen­ts et maisons, d’ici deux à trois ans. Les promotions Clos des Forges, Roméo et Juliette, Les jardins d’Aria - pour n’en citer que quelques-unes - font partie des projets en cours de réalisatio­n, sans oublier les rénovation­s et constructi­ons de villas individuel­les. Le prix du terrain augmente de manière linéaire depuis plusieurs années et se situe aujourd’hui entre 480 et 500 francs le mètre carré en zone résidentie­lle. Malgré la hausse de la population, nous n’avons pas de pénurie de logement, mais les prix à la location sont quasiment aussi élevés qu’en ville. Il faut, par exemple, compter entre 1800 et 2100 francs pour un quatre-pièces.

Anniversai­re

Le 25 mai aura lieu la journée commémorat­ive des 500 ans du tremblemen­t de terre d’Ardon de 1524. L’objectif principal est d’avoir une pensée particuliè­re envers les ancêtres de la commune, mais également de sensibilis­er la population à l’attitude à adopter avant, pendant et après un tremblemen­t de terre. Il s’agira enfin de comprendre le fonctionne­ment d’une cellule de crise communale.

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Pierre-Marie Broccard.
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Entre vignes et montagnes.

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