Le taux de chômage se stabilise en France
Le climat des affaires progresse mais la compétitivité est toujours en berne
L’économie française va mieux. Le climat des affaires, un indicateur qui agrège les réponses de chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, a gagné un point en août. Il se situe à son plus haut niveau depuis l’été 2011, a annoncé jeudi l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Rien que sur le secteur marchand, 27 300 emplois nets ont été créés sur le deuxième trimestre de l’année.
Michel Sapin, ministre français de l’Economie et des Finances, s’est dit satisfait par ces résultats qui «confortent notre prévision de croissance de 1% en 2015, avec des créations d’emplois qui redémarrent progressivement». En juillet, le taux de chômage s’est stabilisé à –0,1% avec 1900 demandeurs d’emploi en moins. Il s’agit de la première baisse depuis janvier.
Pas de quoi enthousiasmer le ministre du Travail démissionnaire, François Rebsamen, pour son dernier commentaire officiel. Avec 3,55 millions de chômeurs (5,7 millions, si l’on ajoute les chômeurs exerçant une activité réduite), la France frise toujours les records négatifs. Il faudra donc attendre pour savoir si cette baisse préfigure une inversion de la courbe de chômage.
Andreas Höfert, chef économiste d’UBS Wealth Management, rappelle que la France reste à la traîne par rapport aux économies espagnoles ou irlandaises qui affichent des résultats positifs depuis 2013: «La France souffre d’un manque de compétitivité par rapport à ses voisins. La loi Macron (sur la croissance et l’activité, ndlr) a été très contestée et les réformes ne seront probablement pas suffisantes.» Dans l’Hexagone, les coûts unitaires de main-d’oeuvre sont, par rapport à l’Allemagne, encore 15% plus élevés qu’ils ne l’étaient en 1999, lors de l’introduction de l’euro, selon l’OCDE.
Croissance attendue
Le gouvernement français espère une croissance du PIB de 1% cette année, puis de 1,5% en 2016, le niveau jugé nécessaire pour inverser la courbe du chômage. En cause: un environnement macroéconomique favorable avec un cours du baril du pétrole au plus bas, un euro plus compétitif que jamais et des taux d’intérêt bas. L’Observatoire français des conjonctures économiques prévoit, en 2016, un recul du taux de chômage de 0,3 point. Selon l’Insee, le moral des industriels s’est d’ailleurs amélioré en août.
De bonnes nouvelles pour l’économie helvétique. «La zone euro reste de loin le premier partenaire de la Suisse, rappelle Andreas Höfert. Le frémissement de la demande européenne nous rend plus optimiste par rapport à l’impact que pourrait avoir le franc fort sur les exportations.»