Le Galpon prend le large
Les perles d’un théâtre genevois
Vous êtes coureur du dimanche, rêveur et Genevois. Alors vous connaissez le Théâtre du Galpon, cette datcha qu’on dirait sortie d’une nouvelle de Tchekhov. Au bord de l’Arve, au pied du bois de la Bâtie, elle flirte en tentatrice avec le passant. Ses tenanciers, la chorégraphe Nathalie Tacchella et le metteur en scène Gabriel Alvarez, inaugurent leur quatrième saison à la tête d’une salle de poche – de 80 à 100 places – modulable à souhait. Le festival de La Bâtie devrait en faire la démonstration: la chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré présente ce week-end Legacy; la danseuse taïwanaise Wen-Chi Su affolera les GPS ( Off the Map, les 6 et 7 septembre).
La ville telle qu’elle vous hante. Tel est l’un des pôles qui structurent la programmation. «Ce thème sera marqué par deux spectacles consacrés à l’écrivain britannique Howard Barker, s’enthousiasme Nathalie Tacchella. Gabriel Alvarez montera, fin octobre, Gertrude & Le cas Blanche-Neige, Pascal Gravat Blessures au visage, en novembre.» Le sujet de cette dernière pièce? Votre visage, le mien, l’angoisse ou la fascination qu’il inspire. Les excellents Felipe Castro, Vincent Bonillo, Guillaume Prin, Barbara Baker et Julia Batinova s’y frotteront. Et Howard Barker viendra pour une table ronde et une lecture (les 12 et 13 novembre).
Autre pôle, la migration et ses rivages incertains. Dans cet orbe s’inscrivent les créations d’Andrea Novicov ( Un Jour pourtant, du jeune auteur congolais Julien Mabiala Bissila) et de Sandra Amodio. Celle-ci s’inspire de L’Enéide de Virgile, cette histoire d’exil et de conquête. Du Galpon, Nathalie Tacchella dit qu’il offre une relation d’intimité rare entre le public et les artistes. Les happy few le savent: cette datcha peut faire du bien.