Le Temps

Usain Bolt court 150 m et gagne le 200 m Athlétisme

A Pékin, le Jamaïcain empoche son quatrième titre sur le demi-tour de piste

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Il y avait déjà nettement moins de suspense que dimanche pour la finale du 100 m. A la sortie du virage, il n’y en avait plus du tout. Sur 200 m, Usain Bolt est le plus fort. Même Justin Gatlin, son contradict­eur le plus farouche, l’admit bien vite en escamotant sa foulée (nouée par le stress et la frustratio­n) dans la dernière ligne droite, ce qui permit à Bolt de dérouler comme à l’entraîneme­nt.

Le chrono, 19’’54, est tout de même la meilleure performanc­e mondiale de la saison. Comme sur 100 m, Usain Bolt a donc jailli à point nommé, sortant sa meilleure course au meilleur moment. A-t-il caché son jeu depuis le début de l’année? «Pas du tout, expliqua-t-il après sa victoire, la quatrième consécutiv­e sur 200 m aux Championna­ts du monde. On a écrit que j’évitais Justin Gatlin, mais j’étais juste blessé. Cela n’a aucun sens de courir contre lui s’il est au meilleur de sa forme et pas moi. On sait tous comment cela va finir.» Si Bolt est en bonne condition, on sait désormais également comment cela va finir.

Sur le demi-tour de piste, une épreuve qui lui permet pleinement d’exprimer sa puissance et son relâchemen­t, le Jamaïcain cumule deux titres olympiques et quatre médailles d’or mondiales. Il est invaincu depuis 2007 et les Mondiaux d’Osaka où il ne s’était classé «que» deuxième, à 19 ans.

Usain Bolt aime le 200 m au point de faire cette déclaratio­n étonnante: «Le 100 m, je le cours pour les gens et pour mon entraîneur. Le 200 m, je le cours pour moi. J’ai mis tout mon coeur à m’améliorer, cela représente plus que tout pour moi.» A Pékin, il lui reste encore le relais 4x100 m. Pour les copains et la Jamaïque.

Déceptions suisses

Dans le camp helvétique, la journée fut morose avec les éliminatio­ns de Selina Büchel en demifinale du 800 m et de Mujinga Kambundji sur 200 m, également en demi-finale. L’avant-dernière marche, déjà fatale à Karim Hussein sur 400 m haies, semble être un plafond de verre pour les athlètes suisses.

Il n’a manqué que six centièmes à Selina Büchel pour se qualifier. La Saint-Galloise a longtemps fait la course en tête avant d’être dépassée par la Marocaine Rababe Arafi et l’Ukrainienn­e Nataliya Lupu. Troisième en 1’58”63, Bü- chel signait le deuxième chrono de sa carrière et espérait obtenir une qualificat­ion au temps mais les deux dernières demi-finales (oui, il y a trois demi-finales…) se couraient plus vite et elle n’a signé finalement que le dixième temps.

Sur 200 m, Mujinga Kambundji a également fait une bonne course puisque la Bernoise a amélioré de 16 centièmes son record de Suisse. Insuffisan­t toutefois pour se hisser au niveau de l’élite mondiale. Avant le relais ce weekend, il reste une sprinteuse en lice. L’Emmentaloi­se Noemi Zbären a pris la troisième place de sa série sur le 100 m haies. La championne d’Europe M23 a couru en 12’’93, le treizième temps des qualifiées. Sa demi-finale est prévue vendredi à 13h25 (heure suisse), la finale à 15h35. L. Fe

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