Les points de friction où se joueront les élections fédérales
La campagne? Quelle campagne? Beaucoup s’étonnent de la morosité de la période préélectorale. Or, les élections fédérales sont avant tout la juxtaposition de vingt-six élections cantonales. Et, en certains endroits, les tensions sont vives
Les élections approchent et la campagne reste morne, sans grand enjeu qui se détache. Pourquoi? Elles ne sont finalement que la juxtaposition des élections cantonales
Tous les quatre ans, on entend la même rengaine. La campagne électorale est morne, on ne parle pas des grands enjeux, tout au plus entend-on débattre des conséquences possibles de la crise migratoire sur le résultat de tel ou tel parti, principalement l’UDC. La raison est en fait assez simple. Les élections fédérales ne sont finalement rien de plus que la juxtaposition de vingt-six élections cantonales.
Et rares sont les enjeux qui parviennent à se faire une place dans le débat politique préélectoral. Il y a eu Fukushima en 2011 et il y a, en 2015, le risque de pression migratoire. Il y a ainsi une douzaine de points chauds cantonaux auxquels les élections vont apporter une clarification. Les Verts vont-ils connaître le déclin annoncé? L’UDC et le PLR vont-ils valider l’avance que leur donnent les sondages? Quel score le PS réussira-t-il à obtenir?
Dans ces douze points, il est souvent question de personnalités politiques, de leur avenir ou de leur éventuelle relève après le 18 octobre. Les Verts genevois trouveront-ils un nouveau souffle après le départ d’Ueli Leuenberger? Les Vaudois vont-ils réélire le PDC Jacques Neirynck? Mais il est aussi question de l’avenir des petits partis, PBD en tête, et d’alliances à venir, notamment en ce qui concerne les Vert’libéraux.
Tous les quatre ans, on entend la même rengaine. La campagne électorale est morne, on ne parle pas des grands enjeux, tout au plus entend-on débattre des conséquences possibles de la crise migratoire sur le résultat de tel ou tel parti, principalement l’UDC. Et les retraites? Et l’Europe? Et le tournant énergétique? Pourquoi les évoque-t-on si peu? La raison est en fait assez simple. Les élections fédérales ne sont finalement rien de plus que la juxtaposition de vingtsix élections cantonales.
Elles sont davantage influencées par les conditions locales que par les grands thèmes nationaux. Rares sont les enjeux qui parviennent à se faire une place dans le débat politique préélectoral. Il y a eu Fukushima en 2011, encore que les écologistes eux-mêmes n’en ont pas tiré profit, puisqu’ils ont aussi bien perdu des sièges que reculé en termes de suffrages aux élections d’octobre. Et il y a, en 2015, la pression migratoire, surtout la sensation et le risque de pression migratoire.
Les multiples sondages réalisés jusqu’à maintenant annoncent un renforcement de la droite. Le baromètre électoral d’août laissait entrevoir un relèvement de l’UDC de 26,6% en 2011 à environ 28% et une progression du PLR de 15,1% à 16,9%. Le géographe Michael Hermann, directeur de l’institut Sotomo de Zurich, a pronostiqué dans la NZZ am Sonntag six sièges supplémentaires pour l’UDC et quatre pour le PLR. Tous les autres partis devraient selon lui perdre des plumes: trois fauteuils pour le PS, un pour le PDC, cinq pour les Verts, trois pour les Vert’libéraux, un pour le PBD, alors que les microformations de droite et de gauche pourraient faire leur retour sous la coupole fédérale.
Cette enquête recoupe toutes celles qui ont été publiées ces derniers mois. Elle reflète également les résultats des élections cantonales qui ont eu lieu cette année. Elle confirme le renforcement du bloc de droite composé de l’UDC et du PLR. Il ne faut toutefois pas oublier la composante régionale des élections ni le jeu des apparentements, qui ont une incidence sur le nombre de sièges. Or, c’est au soir du 18 octobre puis au terme des deuxièmes tours nécessaires pour la désignation des conseillers aux Etats au système majoritaire, que les partis feront les comptes. Le nombre de mandats décrochés par chaque parti et par chaque bloc de partis influencera ensuite la composition du Conseil fédéral.