Brigands condamnés pour l’agression d’un vieil homme à Genève
Les deux jeunes Colombiens qui avaient malmené un octogénaire à son domicile ont été condamnés ce mercredi à des peines de 3 ans et demi et 5 ans de prison. Le Tribunal correctionnel a souligné la lâcheté et la violence des actes
Jugés depuis mardi pour avoir agressé un octogénaire à son domicile de Meyrin, deux jeunes ressortissants colombiens ont été reconnus coupables de brigandage et condamnés respectivement à 3 ans et demi et 5 ans de prison. Le Tribunal correctionnel, présidé par Sabina Mascotto, s’est passablement écarté du réquisitoire du Ministère public qui demandait des peines de 8 et 9 ans. Les circonstances aggravantes de la bande et de la cruauté n’ont pas été retenues. Pas plus que la dangerosité particulière ou que l’infraction de séquestration.
Le jugement retient que les deux brigands, accompagnés d’une compatriote qui faisait le guet, se sont rendus ce 11 avril 2014 chez le vieil homme. Ils avaient été renseignés sur le fait que le retraité gardait beaucoup d’argent chez lui et ont effectivement mis la main sur 34900 francs. Sans pouvoir déterminer qui a exactement fait quoi durant ces quarante minutes d’intrusion, le tribunal relève que tous deux étaient bien présents dans cette salle de bains où l’octogénaire a été frappé et où il a reçu de l’eau glacée, puis de l’eau brûlante, sur le visage avant d’être ligoté avec du scotch et abandonné.
L’utilisation d’un canif ne peut pas être assimilée à celle d’une arme dangereuse, ajoute le tribunal tout en soulignant que des menaces de mort n’ont pas été proférées et que la victime n’a pas couru un danger imminent et concret pour sa vie. La séquestration est abandonnée – «un cas limite» –, car les portes de la salle de bains et de l’appartement avaient été laissées ouvertes. Enfin, même si l’eau aspergée sur le vieil homme est «un geste violent et douloureux», les juges estiment que cela ne suffit pas pour retenir la cruauté, cette circonstance aggravante impliquant une violence d’une intensité toute particulière.
Lâcheté
Pour fixer la peine, le tribunal s’est attardé sur la lâcheté consistant à s’en prendre ainsi à un homme âgé qui marchait avec difficulté, sur le sang froid et la détermination dont ont fait preuve les intéressés ainsi que sur la violence découlant des gifles et des jets d’eau. «Il était odieux de ligoter la victime avec du scotch», ajoute la décision.
Pour avoir minimisé ses actes, refusé d’assumer sa participation à l’épisode de la salle de bains et pour avoir également organisé un trafic de cocaïne portant sur 480 grammes, F. est condamné à une peine de 5 ans. Son comparse, qui a admis les gifles, le canif et qui a pris conscience de la gravité de ses actes, s’en tire avec 3 ans et demi de prison. La femme, qui surveillait les alentours et qui s’est sincèrement repentie, écope de 18 mois avec sursis. Quant au chauffeur de l’histoire, appelé sur les lieux seulement après les faits, il a été a acquitté de ce brigandage dont il n’avait pas connaissance au moment de sa commission.