Un outil très utile pour la justice
«Ne pas utiliser cette technique aujourd’hui serait comme demander à un légiste de pratiquer une autopsie avec un bandeau sur les yeux.» Le procureur Christian Buffat, de la division des affaires spéciales, n’y va pas par quatre chemins. Il a été l’un des premiers magistrats à donner son accord systématique à l’utilisation de l’angiographie post- mortem en parallèle aux autopsies. «Cet outil permet de recréer les conditions de la personne de son vivant et d’être encore plus précis dans l e di agnostic, notamment lors d’hémorragies gastro-oesophagiennes ou de ruptures d’anévrisme, où les lésions sont parfois minuscules.»
Concrètement, l’angiographie post- mortem a notamment permis à la justice d’objectiver une hémorragie artérielle liée à un coup de bistouri, et donc de confirmer, grâce à d’autres éléments, la présence d’une erreur médicale. Mais aussi de donner des réponses à des familles lors de décès d’origine naturelle d’apparence inexpliquée. «C’était par exemple très utile dans le cas de ce trentenaire, victime de mort subite en train de faire du sport. En parallèle à une analyse plus approfondie des tissus cardiaques, l’angiographie a pu confirmer l’infarctus du myocarde.»
Enfin, dans les cas de mort violente, cette technique permet d’estimer de manière fine la trajectoire d’un coup de couteau ou d’une balle. De quoi confronter encore plus efficacement les témoignages et la réalité que raconte le corps.