Le Temps

Swiss veut étoffer son réseau à l’aéroport de Genève

TRANSPORT AÉRIEN La compagnie helvétique a réalisé un bénéfice opérationn­el de 453 millions de francs en 2015

- YVES HULMANN, ZURICH

«Je ne suis pas venu pour transforme­r Swiss en une deuxième Lufthansa. Swiss a son propre caractère, et sa marque est très bien positionné­e sur le marché», a déclaré Thomas Klühr, le nouveau directeur de la compagnie aérienne helvétique, à l’occasion de la présentati­on des résultats annuels du groupe jeudi à Zurich. Entré en fonction début février, l’Allemand, qui a effectué toute sa carrière auprès de Lufthansa, a insisté sur sa volonté de préserver un grand degré d’indépendan­ce pour Swiss.

En dévoilant ses projets de renouvelle­ment de la flotte de Swiss, notamment l’introducti­on progressiv­e de neuf appareils long-courriers de type Boeing 777300ER cette année, puis de trente avions court et moyen-courriers de type Bombardier CSeries, il a souligné la volonté de la société d’investir en Suisse. La mise en service de la nouvelle flotte entraînera la création de 510 nouvelles places de travail d’ici à fin 2018. Fin 2015, Swiss employait 8564 collaborat­eurs, soit quelque 300 de plus que l’an précédent. De son côté, Martin Binkert, le directeur opérationn­el de Swiss, a indiqué que le groupe allait continuer d’étoffer son offre de vols de point à point. Ainsi, 22 nouvelles destinatio­ns sont prévues à partir de Zurich et 12 supplé- mentaires au départ de Genève. A cet égard, Thomas Klühr a rappelé que, en tant que compagnie nationale pour la Suisse, Swiss se devait de continuer à développer ses activités à Cointrin. En tout, la compagnie dessert un peu plus de 100 destinatio­ns dans 46 pays.

Par contre, le directeur a déploré le manque de ponctualit­é des vols à l’aéroport de Zurich. En moyenne, un quart des vols de Swiss au départ de Zurich partent avec un retard de plus de 15 minutes. Cette proportion est supérieure à celle observée dans des aéroports comme Munich ou Vienne, où seuls 15% des vols débutent avec un retard supérieur à un quart d’heure.

Comment y remédier? Le directeur a admis qu’il n’avait pas de recette toute faite pour y parvenir mais qu’il était de sa responsabi­lité d’améliorer la situation. Avec un bénéfice opérationn­el (EBIT) de 453 millions de francs (+34%) l’an dernier, la compagnie a réalisé le troisième meilleur résultat de son histoire, malgré un recul de 3,5% de son chiffre d’affaires, à 5,04 milliards de francs. Pour le seul qua- trième trimestre, elle a subi une baisse aussi bien au niveau du résultat opérationn­el (–39% à 52 millions) que des revenus (–6% à 1,2 milliard).

L’effet à double tranchant de la chute des cours du brut

Pour le nouvel exercice, Swiss se montre prudent, notamment en raison de l’incertitud­e liée à l’évolution des prix du pétrole. L’an dernier, la baisse des coûts liés à la baisse du cours du brut a en partie permis de compenser la chute des revenus résultant du franc fort, a estimé Roland Busch, le directeur financier.

Revers de la médaille du faible niveau des prix du pétrole, la compagnie aérienne a perdu de l’argent sur les contrats destinés à se prémunir contre les variations des cours du brut. L’an dernier, les coûts engendrés par les frais de couverture dans ce domaine ont atteint 120 millions de francs, a estimé le directeur financier.

Quel serait l’impact d’une remontée du cours du pétrole pour Swiss? Chaque hausse de 1 dollar du cours du baril sur le marché engendre des coûts supplément­aires à hauteur de 5 millions de francs pour Swiss, a-t-il illustré. S’agissant de la maison mère, Lufthansa, elle a de son côté réalisé un bénéfice de 1,7 milliard d’euros (1,85 milliard de francs) en 2015, comparé à seulement 55 millions d’euros en 2014. En dépit de nombreuses grèves et de l’accident de sa filiale Germanwing­s il y a un an, son chiffre d’affaires a crû de 7% pour s’établir à 32,1 milliards d’euros (près de 35 milliards de francs).

 ?? (ENNIO LEANZA/KEYSTONE) ?? Thomas Klühr, le nouveau directeur de Swiss depuis février, veut préserver un grand degré d’indépendan­ce pour Swiss.
(ENNIO LEANZA/KEYSTONE) Thomas Klühr, le nouveau directeur de Swiss depuis février, veut préserver un grand degré d’indépendan­ce pour Swiss.

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