La menace d’une électricité trop bon marché
La chute des prix du pétrole décime les entreprises du secteur. Les prix trop bas n’arrivent plus à couvrir les coûts de production, et les faillites s’enchaînent. Il en va de même pour l’électricité, où la baisse des prix est en train de ravager les producteurs européens. […]
Un constat: l’électricité est tout simplement trop bon marché! La similitude entre le pétrole et l’électricité est saisissante. Dans les deux cas, les producteurs inondent les marchés. […]
Cette surproduction déclenche une spirale négative et propulse les tarifs toujours plus bas, jusqu’à pousser certains acteurs à payer pour se débarrasser de leur surproduction. Ainsi, alors que le kWh se négociait à 7-9 ct d’euro il y a quelques années, i l touche l es 1- 2 ct aujourd’hui!
La surproduction européenne d’électricité repose sur trois facteurs principaux: la désindustrialisation de l’Europe, la chute des prix du charbon et l’injection du renouvelable dans les heures de pointe, qui a tué la poule aux oeufs d’or que représentait le pic de consommation.
Ainsi, depuis 2008, le prix de l’électricité de pointe est passé de 23 centimes d’euro le kWh à 4 centimes. Cette fuite en avant favorise l’utilisation des matières premières les moins chères, et à ce jeu c’est le charbon qui pulvérise ses concurrents comme le gaz, le fioul, l’hydro, le nucléaire et, dans une moindre mesure, les renouvelables. Alors que la dernière mine devrait cesser toute activité en Allemagne d’ici à 2018, les Européens ont su trouver du charbon au rabais grâce à l’administration Obama, qui subventionne financièrement les exportations «made in USA», et à la Colombie, qui se laisse détrousser par des géants miniers, comme Glencore basé à Zoug pour des raisons fiscales, et qui inondent l’Europe d’un charbon exploité dans des conditions innommables […].