Google ne veut plus de ses robots
Alphabet, maison mère de Google, pourrait revendre son activité dans les robots, rachetée à Boston Dynamics fin 2013. Les performances des machines s’améliorent sans cesse et inquiètent aussi
Ils s’appellent Spot, Cheetah, Petman ou encore LS3. Ce sont les robots développés par la société Boston Dynamics, rachetée en décembre 2013 par Google pour un montant non divulgué. Ces machines, qui ont peu à envier aux robots de Terminator ou de Star Wars, Google ne sait plus quoi en faire. Via sa holding Alphabet, il souhaiterait vendre l’activité de Boston Dynamics, selon une information révélée par Bloomberg. Toyota et Amazon pourraient être intéressés à acquérir ces robots.
Les diffusions, à intervalles réguliers, de nouvelles vidéos par Boston Dynamics sur les progrès de ses machines avaient suscité ces derniers mois admiration et crainte. Le slogan de l’entreprise, «changer votre idée de ce que les robots peuvent faire», s’est matérialisé avec des démonstrations qui ont impressionné. On a ainsi vu Atlas, haut de 175 cm, pesant 82 kilos, se mouvoir de manière fluide en forêt, sur un terrain accidenté recouvert de neige. Atlas est aussi capable de saisir des objets au sol, d’encaisser des coups assé- nés par un humain et se relever ensuite. De leur côté, les quadrupèdes Spot et LS3 ont été testés par l ’armée américaine, tout comme Cujo, capable de parcourir 32 kilomètres et de porter sur son dos 180 kilos de charge. Leur but: transporter du matériel en terrain difficile et assurer un soutien aux soldats.
Issu du célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT), financé en partie par la Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa), Boston Dynamics n’aurait plus sa place au sein d’Al- phabet. Selon Bloomberg, deux problèmes ont fait surface. Le premier tient au manque d’intégration de la société au sein de la holding. Les ingénieurs de Boston Dynamics auraient de la peine à travailler avec leurs homologues de Google situés en Californie et au Japon. Les 300 ingénieurs de Boston Dynamics avaient été intégrés dans l’unité robotique d’Alphabet, baptisée Replicant. Mais des changements à la tête de cette entité et des problèmes de synergies semblent avoir pris le dessus. Bloomberg a eu accès à des e-mails internes mis en ligne sur un forum de Google.
Le groupe, qui cherche depuis plusieurs mois à mieux rentabiliser ses investissements, ne serait pas non plus satisfait de l’incapacité des ingénieurs à proposer des produits commercialisables à court terme.
Mais le groupe se soucie aussi de l ’ i mage véhiculée par ces robots futuristes. « La presse technologique est excitée, mais nous commençons aussi à lire des échos négatifs, qualifiant les robots de terrifiants et prêts à prendre l e s e mpl o i s d e s humains » , estimait, dans l es documents obtenus par Bloomberg, une directrice de la communication chez Alphabet. Le groupe n’a pas pris position après les révélations de l’agence.