LES LOIS DE L’HIVER ET DE LA NEIGE
Caroline croit trouver un abri en revenant dans son village natal, aux frontières de la Suède. Mais les tempêtes de son passé se remettent à souffler
Caroline est de retour. Elle s’installe avec son chien dans cette maison de bois, modeste au bord d’un lac au nord de la Suède. Elle fait du feu, des balades. Se ressource. Le bruit de son retour court rapidement d’un bout à l’autre de cette contrée sauvage, battue par les vents et la neige.
Caroline est revenue dans la maison de ses parents, décédés. Dans ce village au bord d’un vaste lac, gelé à cette époque de l’année, estivants et locaux font du ski. Les habitants vivent au plus près de la nature, amoureux des lieux, malgré leur âpreté. Caroline – «Lili» pour ses intimes – est revenue et Ulf Svensson, le flic, n’en croit pas ses yeux lorsqu’il découvre son image sur un fax qui arrive par hasard dans son bureau de Stockholm.
Affaires policières et souvenirs intimes s’entremêlent soudain, avec une telle violence que le commissaire prend une bonne cuite, puis lâche tout, et fonce vers les bords du lac jusqu’à Härjedalen, où il est né et a grandi, lui aussi. Ce départ précipité inquiète très sérieusement son adjoint et ami qui, suspectant une affaire de meurtre, prend la route à son tour, pour veiller sur lui au plus près.
Dans ce paysage de neige, la tempête menace. La beauté de Caroline, alias Lili, qu’on découvre peu à peu dévastée par un deuil – elle vient de perdre Lianne, sa fille unique, dans un accident de voiture –, enflamme les esprits et de vieux soupirants refont surface. Revenue chez ses parents pour oublier sa peine, Lili vient, en fait de réveiller les morts.
Cet élégant polar du Nord, signé Alex Berg (pseudonyme de l’auteure allemande Stefanie Baumm), est peut-être un peu trop linéaire en déroulant son intrigue. Mais il a pour lui son décor délicieusement glacé et ses huis clos qui réchauffent jusqu’à en devenir brûlants. La tempête dure des jours entiers, isole les maisons, et la vérité sourd peu à peu. Elle est si dure et injuste qu’on en frissonne.