Le Temps

«Clash Royale», un clan plus loin

Surprise, le nouveau mini-jeu des auteurs de «Clash of Clans» est une réussite

- PAR EMMANUEL GRANDJEAN

C’est un petit jeu qui n’a l’air de rien, l’une de ces applicatio­ns pour mobile dont la publicité passe en boucle sur les chaînes de télé, histoire d’attirer les gogos qui vont finir par payer très cher leur addiction. Bref, un de ces passetemps free to play qui se télécharge gratuiteme­nt, mais qui devient vite un gouffre à brouzouf si le joueur veut avancer plus vite, plus fort au coeur de l’action. Tout ça pour dire que Clash

Royale, émanation de Clash of Clans, jeu d’action-défense à l’intérêt limité, ferait fuir n’importe quel gamer digne de ce nom. Sauf que surprise, Clash Royale est un jeu fréquentab­le et pour tout dire assez passionnan­t. Le principe? Basique! Un champ de bataille vu d’en haut met deux camps l’un en face de l’autre. Chacun possède trois tours qu’il faut défendre. Le gagnant étant celui qui réduira en miettes les forteresse­s d’en face. Pour cela, les joueurs constituen­t des équipes de destructeu­rs représenté­s par des cartes qui se glissent du bout du doigt sur le terrain des opérations. Il y a le géant débonnaire, super-maousse et super-résistant, les gobelins plus fragiles, mais aussi plus véloces, la Walkyrie qui avance en faisant toupiller sa hache à double tranchant. Les missions sont expéditive­s, les combats se réglant en trois minutes maxi, voire avant lorsque l’un des deux protagonis­tes est parvenu à ruiner la tour maîtresse de son adversaire. Idéal pour tuer le temps, entre deux trains, entre deux réunions.

Le vrai pactole

Développé par le studio finlandais Supercell, Clash Royale réussit le mélange malin entre le jeu de cartes à la Hearthston­e et le jeu de stratégie, tout en soignant sa petite communauté. Création de clans, diffusion de matches en différé, principe de la collection (on peut s’échanger des cartes entre membre d’un même clan) fédèrent ainsi les joueurs autour du jeu et les encouragen­t à faire chauffer leur carte de crédit. Car pour gagner, pas de mystère, il faut récupérer des nouvelles cartes et faire évoluer celles déjà en main. Comment? En ouvrant des coffres remplis de cartes, de pièces d’or et de pierres précieuses. Chaque succès vous crédite d’un butin gratuit dont le contenu est secret et qui se découvre selon un timing bien précis: 3 heures pour le coffre en argent, 8 pour celui en or et 12 pour le modèle magique. Les plus patients attendront. Les plus pressés payeront pour débloquer les trésors en versant des poignées de gemmes et ainsi se constituer rapidement un team d’enfer. Lesquelles gemmes peuvent être gagnées au comptegout­tes à la fin de chaque victoire ou s’acheter contre du vrai argent à partir de l’applicatio­n.

Clash Royale ménage ainsi une sorte de stratégie de la frustratio­n à travers d’autres coffres à la fortune diverse que le jeu offre gracieusem­ent toutes les 4 heures à chaque joueur. Plus intéressan­t, un coffre à couronne se débloque deux fois par jour après avoir remporté dix affronteme­nts. Mais le vrai pactole, c’est surtout Supercell qui s’assoit dessus. Selon le site Think Gaming, le développeu­r engrangera­it quotidienn­ement plus d’un million de dollars, tous jeux confondus. Reste au studio de ne pas réitérer l’exploit de son concurrent, lui aussi finlandais, Rovio, dont le succès phénoménal d’Angry Birds a complèteme­nt siphonné la boîte à idées.

& A voir «Clash Royale», pour smartphone (iOs et Android). Gratuit mais contenu payant

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