Le Temps

Sarah Waiswa, Prix Découverte des Rencontres d’Arles

- Sarah Waiswa: Etrangère en terre familière, jusqu’au 25 septembre à la Grande Halle, Rencontres photograph­iques d’Arles. CAROLINE STEVAN, ARLES @CarolineSt­evan

L’Ougandaise établie au Kenya l’emporte avec le très beau portrait d’une femme africaine albinos, un travail plus plasticien que documentai­re

Elle déambule entre les cabanes, cheveux violets et robe blanche, peau diaphane. Elle a de l’allure et de l’extravagan­ce. On pourrait la croire princesse dérisoire d’un bidonville, elle est albinos. La photograph­e ougandaise Sarah Waiswa la met en scène de manière sensible et poétique aux Rencontres d’Arles. Un travail original, à la fois documentai­re et plasticien, qui lui a valu le Prix Découverte samedi soir, doté de 25000 euros et soutenu par la Fondation Luma.

Victimes de persécutio­ns

L’exposition fonctionne par diptyques. Chaque portrait, il y en a une dizaine, semble raconter un certain affranchis­sement. Chaque objet ou presque s’y rattachant dit plutôt la contrainte; fausses mèches violettes, filet, lettre mouillée de larmes, miroir brisé… «La série dénonce la persécutio­n des albinos en Afrique subsaharie­nne. Elle témoigne du quotidien d’une albinos confrontée aux dangers liés aux rayons du soleil et à la société. Elle montre également comment son sentiment de non-appartenan­ce l’a plongée dans un état second», note l’artiste. Ce travail a été proposé par Aida Muluneh, photograph­e et fondatrice du Addis Foto Fest à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Sarah Waiswa concourait au côté de neuf autres jeunes photograph­es (la parité a été instaurée l’année dernière), dont le Suisse Beni Bischof, présenté par Stefano Stoll, directeur du festival Images. Elle a été élue par le public profession­nel de cette première semaine des Rencontres d’Arles.

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