Pourquoi le géant américain Becton Dickinson a choisi de s’installer en terre vaudoise
Le géant américain du matériel médical Becton Dickinson va recruter une centaine de collaborateurs dans son nouveau quartier général européen situé à Eysins (VD), inauguré hier. Au milieu de 300 entreprises actives dans les sciences de la vie
Atmosphère de fête américaine, avec ballons et musique Nouvelle-Orléans, pour l’arrivée de Becton Dickinson dans le canton de Vaud. Le fabricant de matériel médical a inauguré lundi son quartier général européen, situé dans le parc d’entreprises de TerreBonne à Eysins. La multinationale, 278e plus grande firme américaine selon Forbes, a choisi le canton de Vaud pour son écosystème de quelque 300 entreprises actives dans les sciences de la vie. Un atout qui fait plus que compenser les diverses incertitudes qui pourraient menacer l’attractivité de la place économique romande, estiment ses dirigeants.
«En nous installant à Eysins, nous accédons à un réservoir de collaborateurs qualifiés presque sans équivalent en Europe», résume Vince Forlenza. Le président et directeur général de Becton Dickinson (BD) peut dès maintenant puiser dans un vivier de 9000 collaborateurs actifs dans les 300 entreprises des sciences de la vie que compte le canton de Vaud. Le groupe américain, inventeur de la seringue pour insuline, compte recruter une centaine de collaborateurs, pour atteindre un effectif de 250 employés.
Vaud, un choix évident
Dans son immeuble de 6000 m², BD a centralisé les fonctions opérationnelles de ses activités européennes, qui représentent un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars (2,35 milliards de francs) pour 9000 employés répartis sur 19 sites. Soit environ un cinquième du volume d’affaires du géant des technologies médicales, actif également dans le diagnostic et la sécurité du médicament.
Parmi les «nombreuses options» dont disposait BD pour implanter son quartier général européen, le canton de Vaud a été «un choix évident», poursuit son président pour l’Europe, Roland Goette. Actif en Suisse depuis 1972, le fabricant de cathéters, seringues et pompes d’injection a surtout découvert les charmes vaudois l’an dernier, en acquérant pour 12,2 milliards de dollars son concurrent CareFusion, basé à Rolle (VD). «L’implantation à Eysins évitait de déplacer une centaine de collaborateurs et leurs familles», glisse encore Roland Goette.
Voyager debout dans les trains bondés
Questionnés sur d’autres raisons derrière cette décision, les dirigeants de BD relèguent la fiscalité à un élément parmi d’autres, au même titre que le franc, stable mais «un peu trop fort parfois», plaisante Roland Goette. La votation du 9 février a été «prise en compte dans la réflexion, mais les recrutements se déroulent très bien, même s’il demeure une incertitude sur le futur», affirme Alex Conroy, président pour l’Europe, le MoyenOrient et les Amériques.
Invité de l’inauguration, le conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba a insisté sur les liens entre multinationales et petites entreprises locales. «La Suisse surmonte la force de sa monnaie et la cherté de sa main-d’oeuvre car elle est parvenue à diversifier son tissu économique. Les multinationales font vivre nombre de petites sociétés», souligne le chef du Département de l’économie et du sport, rentré tôt ce matin de la finale de l’Euro 2016. Il conclut sur une pique contre les critiques sur les entreprises étrangères, accusées de faire grimper le prix de l’immobilier et de compliquer les déplacements: «Je préfère voyager debout dans des trains bondés, plutôt que d’avoir un taux de chômage espagnol.»
Becton Dickinson a centralisé les fonctions opérationnelles de ses activités européennes