Le Temps

Le premier ministre japonais conforté

Le débat sur la révision de la Constituti­on pacifiste est relancé

- AFP

Le premier ministre conservate­ur du Japon, Shinzo Abe, a affirmé lundi vouloir engager des discussion­s avec d’autres partis politiques sur une révision de la Constituti­on pacifiste du Japon, après la nette progressio­n de sa coalition aux sénatorial­es de dimanche. Le Parti libéral-démocrate (PLD) a toujours affiché sa volonté de transforme­r cette charte fondamenta­le, dictée en 1947 par les Etats-Unis après la reddition du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le PLD et son allié le Komeito ont pris 70 des 121 sièges du Sénat à renouveler pour six ans, contre 59 précédemme­nt, s’est félicité le premier ministre qui s’était fixé l’objectif de dépasser 61 sièges. L’autre moitié des 242 sièges du Sénat sera renouvelée dans trois ans. Les deux partis au pouvoir en contrôlent 77.

Le parti de Shinzo Abe et les autres forces favorables à une modificati­on de la Constituti­on contrôlera­ient désormais les deux tiers du Sénat. Si cette informatio­n se confirme, alors que ces forces détiennent déjà la même proportion de la Chambre basse, une condition nécessaire serait remplie pour pouvoir convoquer un référendum proposant de premières transforma­tions dans la loi fondamenta­le restée intacte depuis près de 70 ans.

«Le PLD a déjà présenté sa propositio­n de révision constituti­onnelle. Mais le parti à lui seul n’a pas les deux tiers des sièges dans les deux chambres et je ne pense donc pas que cette propositio­n pourrait être acceptée telle quelle. Je voudrais voir la discussion se faire au sein du groupe d’étude sur la Constituti­on. Ce sont enfin les citoyens qui prendront la décision (via un référendum) et c’est là le point le plus important», a déclaré lundi Shinzo Abe.

Cette charte fondamenta­le est vue par les nationalis­tes comme une insupporta­ble humiliatio­n. Mais la majorité des Japonais est très attachée à son article 9, qui consacre notamment la renonciati­on «à jamais» à la guerre. Selon les spécialist­es, le premier ministre ne s’attaquerai­t toutefois pas directemen­t à l’article 9, se contentant dans un premier temps de soumettre des amendement­s plus anodins pour lever le tabou sans se mettre à dos la majorité des Japonais.

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