Le Temps

Fronts figés au procès Gazprom

- ATS

Le Tribunal pénal fédéral (TPF) livrera cet après-midi son verdict pour les deux derniers accusés dans l’affaire de corruption dite Gazprom. En avril, un ex-cadre d’ABB et un employé de Gazprom avaient été acquittés. Au total, quatre hommes étaient accusés de corruption active ou passive par le Ministère public de la Confédérat­ion. La question centrale est la même qu’en avril: est-ce que l’ancien cadre russe de Gazprom, déjà acquitté et considéré comme le cerveau, peut être assimilé à un fonctionna­ire russe? Si non, l’accusation du Ministère public est réduite à néant, car la qualificat­ion de corruption active et passive d’un fonctionna­ire étranger en dépend. Lors de la première partie du procès, le TPF avait jugé que Gazprom ne peut être assimilée à une entité étatique. Ses employés ne sont donc pas des fonctionna­ires sur le plan formel ou fonctionne­l, avaient estimé les juges. Le scénario s’est répété lundi. A nouveau, un cadre de Gazprom et un autre d’ABB devaient répondre de corruption active et passive de fonctionna­ires étrangers. Le Ministère public n’a pas changé sa position. Il a répété lundi lors des plaidoirie­s que Gazprom garantit l’approvisio­nnement en gaz de la Russie, ainsi que l’exportatio­n – l’entreprise a donc des tâches publiques. Le MPC a requis 36 mois de prison avec sursis partiel pour l’ancien cadre d’ABB. Dans son réquisitoi­re, le procureur a pointé du doigt des commission­s occultes qui avaient fini sur des comptes suisses, après la vente de turbines à Gazprom par une société suédoise filiale d’ABB. Le cadre de Gazprom encourt lui un sursis d’un an pour corruption passive.

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