Les champions d’Europe sur la route de la Nati
MONDIAL 2018 Dans le groupe B des éliminatoires, la Suisse rencontrera le Portugal. Ce sera même son premier match, le mardi 6 septembre à Bâle
La reprise de l’équipe de Suisse de football n’aura rien d’une promenade de santé. Le mardi 6 septembre à Bâle, elle affrontera le Portugal, champion d’Europe en titre. Et la suite du programme des éliminatoires du Mondial 2018 pourrait aussi se révéler plus piégeuse qu’imaginé au départ. En juillet 2015, lors du tirage au sort des groupes, la Nati avait de quoi chérir sa bonne étoile: elle héritait de la Lettonie, d’Andorre, des îles Féroé et de la Hongrie – rien de très affolant – en plus du Portugal qui, parmi les têtes de série, ne semblait pas être la pire des pioches.
Pour aller en Russie sans passer par la case barrage, qui concernera en Europe les huit meilleurs des neuf deuxièmes de groupes, il faudra impérativement terminer en tête. Il y a une année, Vladimir Petkovic ne considérait pas l’entreprise impossible. «Nous avons les moyens de lutter pour la première place qui nous offrira la qualification directe, réagissait le sélectionneur. Le Portugal demeure toutefois le favori de ce groupe. Mais nous sommes une équipe qui n’a pas l’habitude de se cacher!»
Tout a changé
Après l’Euro, c’est comme si le groupe avait changé. On n’y trouve plus cette bonne équipe qu’était le Portugal, mais le vainqueur de l’Euro. Qui n’a certes pas toujours impressionné en France, mais qui a brillé par sa solidité, sa solidarité et sa capacité à exister même sans un grand Cristiano Ronaldo. En finale de «son» tournoi, une équipe de France aux allures d’armada offensive s’y est cassé les dents. Pendant ce temps, la Suisse était sacrée championne des occasions créées (29 sur l’ensemble de la compétition, record des 24 formations engagées) mais avait mille peines à marquer (seulement trois buts en quatre matches). Pour forcer le verrou portugais, il faudra trouver des solutions au niveau de la finition.
Et ce n’est pas tout: avant l’Euro, la Hongrie était une équipe modeste au passé glorieux. En France, elle a terminé en tête de son groupe (devant le Portugal et l’Islande) et, avant de craquer contre la Belgique en huitièmes de finale (4-0), elle l’avait fait douter. «Mon équipe a montré qu’elle savait jouer au foot, qu’elle ne regarde plus trop vers le passé, qu’on aura un grand avenir devant nous, qu’on doit continuer à travailler comme ça pour la prochaine grande tâche qu’est la Coupe du monde. Avec cette équipe, on pourra réussir de grandes choses», lâchait le sélectionneur Bernd Storck après l’élimination.
La Suisse n’a certes à rougir ni de sa prestation à l’Euro, ni de ses perspectives d’avenir. Mais dans le groupe B des éliminatoires, il y aura clairement trois prétendants déterminés à se qualifier pour le Mondial, et armés pour le faire. La qualification passera par un sans-faute contre les autres et de grandes prestations lors des confrontations directes.