Le volontariat, avec le sourire
Toutes les associations et ONG helvétiques vous diront la difficulté de renouveler l’âge de leurs bénévoles. Un terme qui, d’ailleurs, évoque davantage les minibus remplis de retraités ou les potages de légumes partagés entre sexagénaires que la fraîcheur d’un engagement adolescent. Une rapide consultation des statistiques de l’OFS à ce sujet ne fera que conforter cette impression, puisque 40% des quinqua et sexagénaires font du bénévolat pendant, en moyenne, six heures par semaine. Chez les moins de 35 ans, on stagne autour des 25% et des trois heures. C’est moche!
Je m’évertuais ici même – mardi passé – à expliquer en quoi la génération Y se donnait corps et âme pour sa planète et son époque. J’en faisais trop? Du tout! Si les groupes de bénévoles sont boudés par les plus jeunes, c’est qu’ils sont toujours organisés sur des modèles totalement ringards. Il faut arrêter maintenant avec la dialectique de la culpabilité, du devoir de rétrocéder la chance que l’on a de vivre ici et autres âneries post68. Il est temps de voir le bénévolat comme un loisir, un jeu, une activité jouissive qui peut ainsi concurrencer d’autres sources d’amusement.
Ludivine, volontaire fribourgeoise de 17 ans pour Terre des hommes, l’illustre parfaitement. Elle donne un nouveau souffle au groupe bénévole de sa région avec ses copines. Sur les pistes de ski ou dans la rue, elles récoltent de l’argent en s’amusant et en écoutant de la musique. Il paraît que les passants, lorsqu’ils voient ces jeunes, sont persuadés qu’ils recherchent des sous pour un voyage d’étude. Vivement qu’ils comprennent qu’à 17 ans en 2016, on peut chercher des fonds avec le sourire et de la musique pour autre chose qu’un botellón avec sa classe à Barcelone!