Le Temps

Les «chatbots» sur la scène politique américaine

- EMILY TURRETTINI

Les chatbots, ou «robots conversati­onnels», sont de petits logiciels dotés d’intelligen­ce artificiel­le capable de simuler une discussion et sont en grande partie disponible­s depuis la messagerie instantané­e de Facebook. La majorité d’entre eux – ils seraient déjà plus de 11000 depuis le lancement de cette plateforme au mois d’avril – offre aux particulie­rs la possibilit­é d’avoir des échanges avec des médias et des entreprise­s, de commander un billet d’avion, de demander conseil à un médecin ou encore de faire recours contre une amende d’ordre auprès des autorités (lire la Digitale attitude dans LT du 05.09.2016). Mais voilà qu’apparaisse­nt des robots-logiciels à teneur politique.

La Maison-Blanche a lancé son propre bot au mois d’août. Disponible depuis Messenger sur son téléphone portable ou lorsqu’on se rend sur la page Facebook The White House, où l’on peut s’adresser à Barack Obama. Une fois le texte rédigé, le logiciel vous demandera de le relire puis de confirmer votre adresse courriel – mais il n’offre pas une véritable discussion. Ici, il s’agit simplement d’une nouvelle option pour communique­r avec le président des Etats-Unis, en complément au courrier postal, au téléphone et aux e-mails.

Les chatbots d’Hillary Clinton et Donald Trump sont bien plus intéressan­ts. Ils se trouvent sur le site Askhillary­anddonald. com, où les deux candidats sont présentés sous forme d’avatars. Ils répondent aux questions de vive voix et peuvent être interrogés sur des centaines de sujets comme, «Que pensez-vous du mouvement Black Lives Matter?», «Que ferez-vous pour l’emploi?», «Quelle est votre position sur la Syrie?» etc. Les réponses proviennen­t d’extraits enregistré­s de leurs propres discours. C’est une approche intéressan­te, car la volonté ici est d’informer le visiteur quant à la position des candidats sur des thèmes précis.

Moins sérieux, le bot BFFTrump, aussi disponible sur Messenger, suggère les sujets les plus controvers­és de la campagne du candidat républicai­n, comme «Avez-vous entendu parler des Mexicains?» ou «Voulez-vous en savoir plus?» Il répond de manière insensée, mais ce sont bien ses propres paroles reprises des médias et pimentées de commentair­es recueillis sur les réseaux sociaux. Ici, on a affaire à du pur divertisse­ment.

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