Le piège de la burqa
S’il y a bien quelque chose que je n’aime pas, ce sont les religions qui, pour la plupart, asservissent l’être humain, la femme en particulier. La religion a dû être créée aux origines pour tenter de calmer les angoisses des humains face à leur incompréhension du monde. Après, les futurs chefs religieux ont compris tout le pouvoir qu’ils pouvaient en retirer des hommes et plus encore des femmes en les asservissant à leurs fables prédigérées.
Et parmi les signes extérieurs de cette domination de l’homme et du religieux sur la femme, il y a notamment la burqa qui en est une expression aussi éclatante que détestable. Comble pervers de la domination, les femmes elles-mêmes et en très grand nombre en sont venues à souhaiter la porter!
Les croyants ont réussi là un tour de force (force au sens premier du terme) incroyable. Pour autant, combattrons-nous vraiment cette partie visible de la domination religieuse et machiste sur les lieux publics en interdisant la burqa, et donc en trahissant ces principes qui nous sont chers: liberté d’expression, liberté de religion ou de non-religion? Faut-il punir ces femmes alors qu’elles ont là un rare moment de pouvoir s’extraire de leur quotidien? Et faut-il laisser des va-t-en-guerre locaux et irresponsables nous faire un remake des croisades d’antan? Déstabiliser davantage un terreau social fragilisé? Les politiciens fébriles de tous bords qui mettent sur pied des arrêtés interdisant le port de la burqa – comme dans le sud de la France ou au Tessin et ailleurs – foulent au pied des principes républicains, démocratiques, laïcs qui nous différencient des dictatures.
Alors, soit ils n’ont pas compris la profondeur de l’enjeu de la burqa, soit ils ont très bien compris l’avantage qu’ils peuvent en tirer, à des fins électoralistes. A l’instar de mauvais médecins, plutôt que s’attacher à comprendre les racines du problème, ils préfèrent écraser, liquider le symptôme burqa, sa manifestation visible plutôt que réfléchir à ses racines profondes que sont les communautarismes, le chômage, la scolarisation à trous et donc la porte ouverte à l’ignorance et puis l’entrée en scène des religions aux idées toutes faites avec, plus loin, le risque de la radicalisation.
Ecraser plutôt qu’agir en amont via la prévention, la scolarisation, l’intégration. Bref, un traitement de fond durable s’impose pour ainsi dire, et non des mesurettes de surface.