J’aime la viande et le réalisme des Verts
L’autre jour, je me suis rendu dans une boucherie à vélo pour choisir quelques bons morceaux de viande, la conscience pleinement tranquille. Je ne suis pas du genre à consommer chaque jour de la viande, mais j’apprécie à leur juste valeur quelques bonnes côtelettes d’agneau, un ragoût de boeuf bien assaisonné ou encore – c’est de saison – une série de merguez préparées avec soin.
Je ne choisis par principe que de la viande suisse. Or, voilà que la femme qui me sert, informée que j’entends stocker la majorité des pièces de viande achetées ce jour au congélateur, me suggère de les emballer sous vide. J’accepte à contrecoeur. Je ne peux m’empêcher de songer au plastique utilisé. Et rêve d’un jour où tant les congélateurs que les emballages plastiques utilisés à tour de bras lors de nos achats atteindront la perfection suprême, celle d’être au moins neutres en termes de bilan carbone. Ce jour-là, j’aurai la conscience encore plus tranquille. L’horizon 2050 fixé par l’initiative «économie verte» soumise en votation le 25 septembre est, à ce titre, une aubaine.
N’en déplaise à Benoît Genecand (LT du 22.08.2016), le dilemme posé par l’initiative des Verts n’est pas d’être pour ou contre la consommation de viande, mais de savoir si nous voulons pouvoir profiter des petits plaisirs de la vie sur une base durable. Les industries, comme les bouchers, tiennent le couteau par le manche. Au jeu de l’innovation technologique, l’initiative des Verts les incitera à enclencher un cercle toujours plus vertueux. Les fabricants les plus méritants feront oublier les plus polluants. Et, au final, les taxes fantasmées par les opposants à l’initiative n’auront pas lieu d’être.