Le Temps

Ludogorets Razgrad, clone bulgare du FC Bâle

Les champions de Suisse et de Bulgarie seront face à face lors de la première journée de Ligue des champions. Ils partagent une domination totale sur leur championna­t respectif

- LIONEL PITTET @lionel_pittet

Pour son entrée en lice en Ligue des champions, le FC Bâle accueille ce mardi (20h45) Ludogorets Razgrad. Au moment du tirage au sort, c’était la quatrième équipe du groupe A, celle dont le nom n’apparaissa­it pas dans les titres des sites web d’infos sportives («Le FC Bâle affrontera Arsenal et le PSG»). Les articles précisaien­t seulement plus loin que «le groupe est complété par les champions de Bulgarie, Ludogorets Razgrad». Inversez «FC Bâle» et «Ludogorets Razgrad» et vous obtenez les dépêches publiées en Bulgarie. Car, comparés aux grosses machines parisienne­s et londonienn­es, les deux clubs sont frères de destin. Ce sont les petits, ceux que les bookmakers imaginent à la lutte pour la troisième place synonyme de repêchage en Europa League.

Les similitude­s ne s’arrêtent pas là. Les deux clubs sont implantés dans des régions où fleurit l’industrie pharmaceut­ique. Côté sportif, le FC Bâle (sept titres consécutif­s) et Ludogorets Razgrad (cinq) partagent aussi une même domination sur leur championna­t respectif. Du coup, leurs perspectiv­es sont européenne­s, avec comme objectif chaque saison d’atteindre la phase de groupes de la Ligue des champions. Et à chaque fois qu’ils y parviennen­t, ils renforcent leur assise financière et leur hégémonie nationale.

A peine promu, le triplé

A Bâle, club de longue tradition fondé en 1893 et champion pour la première fois en 1953, la dynamique du succès a été relancée avec l’engagement de la mécène Gisela «Gigi» Oeri en 1999, qui est restée active jusqu’en 2011. L’histoire de Ludogorets résulte aussi d’un investisse­ment individuel, celui de Kiril Domuschiev, mais elle est plus récente et plus fulgurante. En 2010, le club n’avait jamais atteint la première division bulgare lorsqu’il a été racheté en septembre par l’homme d’affaires. La promotion dans l’élite est intervenue quelques mois plus tard et, dès lors, Ludogorets n’a fait qu’enchaîner les titres, à commencer par un triplé dès sa première saison au plus haut niveau.

Forcément, leur position hégémoniqu­e vaut aux deux équipes d’être attendues au tournant. Cette saison, le FC Bâle s’en tire pour l’instant à bon compte, leader en Super League avec neuf points d’avance. Ludogorets est plus à la peine, seulement troisième du classement après cinq matches. «Tous nos adversaire­s jouent contre nous à 150%, expliquait Kiril Domuschiev au journal espagnol As en 2014. En Bulgarie, nous rencontrer, c’est comme affronter Madrid ou le Barça.»

Reste une différence d’échelle avec les deux clubs ibériques… et même avec Bâle. Le budget du club bulgare tourne autour des 6 millions d’euros, quand le chiffre d’affaires du champion de Suisse tutoie les 100 millions de francs (105 en 2014, 92 en 2015). Une différence qui se remarque aussi en termes d’infrastruc­ture: le Parc Saint-Jacques est le plus grand stade du pays; la Ludogorets Arena ne compte que 8800 places et ne convient pas pour accueillir les rencontres de Ligue des champions.

En 2014, au même stade de la compétitio­n, tout cela n’avait pas empêché le FC Bâle de perdre en Bulgarie (1-0) au match aller avant de remporter le match retour 4-0.

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