Le Temps

L’amour du jeu n’excuse pas tout

- X. L.

En campagne pour une place au gouverneme­nt, le PDC Christophe Darbellay et l’UDC Oskar Freysinger vendent des mondes différents. Ils fournissen­t pourtant des réponses similaires à 32 des 49 questions posées par Smartvote. Tous deux ont été élevés dans la culture du Kriegspiel valaisan: il fallait quand même scénariser le combat des chefs.

Tombés dans la marmite tout petits, très joueurs, Christophe Darbellay et Oskar Freysinger sont devenus des machines de guerre à peine enrayées par ce que les Valaisans trouvent à leur reprocher. Le premier souhaite polariser le débat. Le second gagne à le provoquer en duel. Les journalist­es aiment trop raconter cette histoire et tous deux élargissen­t leur électorat.

Pour autant, le jeu de pouvoir n’avait pas à tourner au pugilat sur la place du village. Restés assez dignes face aux caméras, les mâles alpha n’ont jamais cherché à calmer leurs armées. Dans les coulisses, le débat a rapidement tourné aux insultes et la bataille laissera des cicatrices. Le prochain gouverneme­nt ne collaborer­a pas mieux que l’ancien.

Malgré une constellat­ion inédite qui réunit treize candidats, les défis concrets qui décideront de l’avenir du Valais ont souvent été réduits à cette vieille guerre qui déchire progressis­tes et conservate­urs. Dans cet univers binaire, tous les prétendant­s n’ont pas vraiment pu exister. Le Kriegspiel appauvrit le débat et c’est la démocratie qui souffre.

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