Le Temps

BMW veut vaincre la peur des voitures sans conducteur

- EMMANUEL GRANDJEAN @ManuGrandj

Le constructe­ur allemand travaille avec des psychologu­es pour rassurer les passagers de ses futurs modèles autonomes

Peter Schwarzenb­auer, membre du conseil d’administra­tion de BMW AG, en est sûr et certain: en 2030, il n’y aura plus aucune voiture conduite par un humain dans les rues des villes. Lancé par les mammouths de la vie numérique (Google et Apple dans la foulée), le trend du véhicule autonome est aussi la grande affaire des constructe­urs automobile­s qui mettent toutes leurs billes dans cet avenir à la fois économique et écologique.

Le fabricant allemand se dit prêt à commercial­iser à grande échelle sa première voiture sans conducteur en 2021. Car l’auto sans pilote, c’est la promesse de rouler propre (les moteurs sont tous électrique­s) et de réduire le nombre d’accidents à zéro. Reste un hic, et de taille: l’impact psychologi­que du passager, qui va devoir s’habituer à laisser le contrôle total de sa vie à une machine. Et là, ça coince. «La législatio­n et tout l’aspect qui touche aux assurances sont déjà en train de voir comment s’y adapter. Mais la principale barrière pour que cette technologi­e aille de l’avant reste le facteur humain», analyse le représenta­nt du fabricant allemand au magazine Dezeen.

Siri au volant

Du coup, BMW a pris les devants. «Nous travaillon­s avec des psychologu­es pour étudier la bonne approche pour que les gens se sentent en sécurité dans ces véhicules. Je pense aussi que ce blocage est un problème de génération. Mon fils de 19 ans n’aura sans doute aucun problème à sauter dans une voiture conduite par un robot. Les personnes plus âgées, par contre, éprouveron­t de la peine à s’y fier.»

La solution? Elle pourrait passer par la personnali­sation de ces nouveaux systèmes de gestion automatiqu­e du quotidien. C’est déjà le cas avec Siri, la voix amicale d’Apple, ou Alexa, celle des appareils de domotique produits par Amazon. Lesquelles commencent à nouer un lien de confiance avec leurs usagers. «De la même manière, on pourrait imaginer un avatar, un compagnon ou n’importe quoi d’autre. C’est la voie qu’empruntent les entreprise­s de technologi­e qui se lancent dans l’auto autonome.»

Enjeu économique

Manière de dire que BMW, et sans doute d’autres constructe­urs, envisagera peut-être la chose différemme­nt. Car l’enjeu est éminemment économique, voire vital. Aucune marque automobile n’a les moyens de développer ces écosystème­s dont les géants de la tech sont désormais les experts. Mais frayer avec eux, c’est aussi prendre le risque de perdre son indépendan­ce. Reste à être fins psychologu­es.

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(BMW) Comment faire pour que les gens se sentent en sécurité dans un véhicule autonome, où ils doivent abandonner le contrôle à une machine? BMW travaille avec des psychologu­es pour trouver la bonne approche face à ce problème.

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