Nouvel élan pour les relations sino-suisses
Tant la Suisse que la Chine se disent satisfaites de leurs relations commerciales et veulent désormais les approfondir. Une réunion préparatoire a lieu ce mercredi à Berne
Tout va bien entre la Suisse et la Chine, plus particulièrement dans le commerce. Deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord bilatéral de libre-échange, les deux pays se disent enchantés des résultats.
Désormais, ils veulent aller plus loin et étendre l’accord à de nouveaux domaines. La question avait été soulevée une première fois lors de la visite du président chinois, Xi Jinping, à Berne en janvier dernier. Celui-ci est revenu à la charge samedi lors de sa rencontre avec Doris Leuthard, la présidente de la Confédération, à Pékin en marge du sommet des Routes de la soie.
Le chef d’Etat chinois a alors appelé à démarrer les négociations dans les plus brefs délais. Aussitôt dit aussitôt fait: une réunion préparatoire en présence des diplomates chinois a lieu ce mercredi à Berne.
Chinois «enthousiastes»
La presse chinoise du week-end a fait un large écho aux propos de Xi Jinping. «Les deux pays doivent maintenir des contacts réguliers au plus haut niveau et envisager des collaborations et des échanges innovants», a-t-il dit à l’agence de presse gouvernementale Xinhua, ajoutant que «la Suisse soutient le projet des Routes de la soie de façon vigoureuse».
A Berne, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), responsable des relations économiques extérieures, rappelle qu’il était entendu que les deux pays devaient évaluer la mise en oeuvre de l’accord bilatéral de libre-échange et explorer les possibilités de l’approfondir. «Au départ, nous étions demandeurs d’une mise à jour, a déclaré mardi Marie-Gabrielle IneichenFleisch, la patronne du Seco. Aujourd’hui, les Chinois sont tout aussi enthousiastes.»
La Suisse «bonne élève», selon l’OMC
Berne a en effet fait le choix de miser sur les accords bilatéraux de libre-échange pour intégrer encore un peu plus le commerce international. Dans un rapport qui passe au crible la politique commerciale suisse – un exercice qui a lieu tous les quatre ans pour chacun de ses membres –, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a souligné mardi à Genève que la Confédération était attachée à l’approche multilatérale, mais qu’elle multipliait aussi les accords bilatéraux. La part de la Suisse au commerce mondial s’élève à moins de 1,5%, mais ses exportations représentent 52% de son produit intérieur brut. Un franc sur deux dépensés en Suisse est donc gagné à l’étranger.
Globalement, la Suisse est une bonne élève selon l’OMC. «Vous êtes un pays libre-échangiste dans tous les domaines, sauf en matière agricole», ont reproché plusieurs délégations qui ont participé mardi à la présentation du rapport. L’agriculture constitue le point faible de la Confédération dans les échanges mondiaux.
La production agricole bénéficie d’un soutien interne et d’une aide aux exportations que Berne s’est engagé à réduire au fil des années. C’est au niveau de la protection du marché intérieur que les reproches ont été les plus nombreux. La Suisse administre un système complexe de contingents tarifaires qu’elle a dépassés, a noté l’OMC. Résultat: elle a importé plus de produits agricoles que prévu ces dernières années, ce qui a contraint les importateurs à payer plus de droits de douane.
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Berne a fait le choix de miser sur les accords bilatéraux de libre-échange pour intégrer encore un peu plus le commerce international