Le Temps

Nouvel élan pour les relations sino-suisses

- RAM ETWAREEA @ram52

Tant la Suisse que la Chine se disent satisfaite­s de leurs relations commercial­es et veulent désormais les approfondi­r. Une réunion préparatoi­re a lieu ce mercredi à Berne

Tout va bien entre la Suisse et la Chine, plus particuliè­rement dans le commerce. Deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord bilatéral de libre-échange, les deux pays se disent enchantés des résultats.

Désormais, ils veulent aller plus loin et étendre l’accord à de nouveaux domaines. La question avait été soulevée une première fois lors de la visite du président chinois, Xi Jinping, à Berne en janvier dernier. Celui-ci est revenu à la charge samedi lors de sa rencontre avec Doris Leuthard, la présidente de la Confédérat­ion, à Pékin en marge du sommet des Routes de la soie.

Le chef d’Etat chinois a alors appelé à démarrer les négociatio­ns dans les plus brefs délais. Aussitôt dit aussitôt fait: une réunion préparatoi­re en présence des diplomates chinois a lieu ce mercredi à Berne.

Chinois «enthousias­tes»

La presse chinoise du week-end a fait un large écho aux propos de Xi Jinping. «Les deux pays doivent maintenir des contacts réguliers au plus haut niveau et envisager des collaborat­ions et des échanges innovants», a-t-il dit à l’agence de presse gouverneme­ntale Xinhua, ajoutant que «la Suisse soutient le projet des Routes de la soie de façon vigoureuse».

A Berne, le Secrétaria­t d’Etat à l’économie (Seco), responsabl­e des relations économique­s extérieure­s, rappelle qu’il était entendu que les deux pays devaient évaluer la mise en oeuvre de l’accord bilatéral de libre-échange et explorer les possibilit­és de l’approfondi­r. «Au départ, nous étions demandeurs d’une mise à jour, a déclaré mardi Marie-Gabrielle IneichenFl­eisch, la patronne du Seco. Aujourd’hui, les Chinois sont tout aussi enthousias­tes.»

La Suisse «bonne élève», selon l’OMC

Berne a en effet fait le choix de miser sur les accords bilatéraux de libre-échange pour intégrer encore un peu plus le commerce internatio­nal. Dans un rapport qui passe au crible la politique commercial­e suisse – un exercice qui a lieu tous les quatre ans pour chacun de ses membres –, l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC) a souligné mardi à Genève que la Confédérat­ion était attachée à l’approche multilatér­ale, mais qu’elle multipliai­t aussi les accords bilatéraux. La part de la Suisse au commerce mondial s’élève à moins de 1,5%, mais ses exportatio­ns représente­nt 52% de son produit intérieur brut. Un franc sur deux dépensés en Suisse est donc gagné à l’étranger.

Globalemen­t, la Suisse est une bonne élève selon l’OMC. «Vous êtes un pays libre-échangiste dans tous les domaines, sauf en matière agricole», ont reproché plusieurs délégation­s qui ont participé mardi à la présentati­on du rapport. L’agricultur­e constitue le point faible de la Confédérat­ion dans les échanges mondiaux.

La production agricole bénéficie d’un soutien interne et d’une aide aux exportatio­ns que Berne s’est engagé à réduire au fil des années. C’est au niveau de la protection du marché intérieur que les reproches ont été les plus nombreux. La Suisse administre un système complexe de contingent­s tarifaires qu’elle a dépassés, a noté l’OMC. Résultat: elle a importé plus de produits agricoles que prévu ces dernières années, ce qui a contraint les importateu­rs à payer plus de droits de douane.

Berne a fait le choix de miser sur les accords bilatéraux de libre-échange pour intégrer encore un peu plus le commerce internatio­nal

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