Le Temps

Trois livres racontent le Festival de Cannes

- A. DN S. G. STÉPHANE GOBBO

«Ces Années-là – 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes»

Pour fêter sa 70e édition, le festival a demandé à 70 journalist­es de raconter une année, qu’ils ont vécue dans leur chair (stress, manque de sommeil, hébétude) ou leurs rêves (starlettes sur la plage). 1946: sur les ruines de la guerre fleurissen­t Rome, ville ouverte, de Rossellini ou La Belle et la Bête de Cocteau. 1956: Bergman déride la Croisette avec Sourires d’une nuit d’été. 1966: La Religieuse, de Jacques Rivette, fait scandale. 1976: Taxi Driver met le feu aux poudres. 1986: Michel Blanc reçoit un Prix d’interpréta­tion pour Tenue de soirée. 1996: Breaking the Waves, de Lars Von Trier, fait pleurer. 2006: Ken Loach décroche la Palme d’or pour Le Vent se lève. 2016: Ken Loach reçoit la Palme d’or pour Moi, Daniel Blake… Et 70 000 autres souvenirs.

«La Grande Histoire du Festival de Cannes»

Maîtresse de cérémonie du Festival de Cannes 2006, Monica Bellucci reprend ce rôle qui lui sied à merveille à l’occasion de la 70e édition de la manifestat­ion. «Cannes, c’est un dialogue. Un moment intense de communicat­ion […], un reflet du monde», écrit-elle en préface d’un album qui résume l’histoire du festival de manière très simple: à travers ses sélections officielle­s, ses palmarès et ses affiches. En bonus, des anecdotes qui montrent que de ses débuts en 1946 à aujourd’hui, le Festival de Cannes est un lieu de mémoire et de passions où se rencontren­t chaque année le passé et l’avenir du cinéma.

«Sélection officielle»

Plus qu’un simple bouquin, c’est une véritable brique. Délégué général du Festival de Cannes depuis dix ans et également directeur de l’Institut Lumière, à Lyon, Thierry Frémaux a tenu, du 25 mai 2015 au 22 mai 2016, un journal. De la fin du 68e festival à la clôture du 69e, il y raconte sa passion dévorante pour le cinéma – mais parle aussi de sa passion du foot et du vélo et de son amour de l’Argentine – et raconte de l’intérieur le plus grand rendez-vous cinématogr­aphique au monde. Et vu que justement, il connaît tout le monde, son livre, au-delà de ce qu’il pourrait avoir d’anecdotiqu­e, est une mine de renseignem­ents précieuse pour tout cinéphile ne se contentant pas de ce qu’il voit sur l’écran. On y apprend par exemple que Rivette avait succédé non sans heurts à Rohmer à la tête des Cahiers du cinéma, ou que Woody Allen a avoué qu’il aurait lui aussi tout tenté pour un bon mot, à la suite d’un gag déplacé de Laurent Lafitte, maître de cérémonie l’an dernier.

Pedro Almodovar a été choisi «parce que l’universali­té de son cinéma ne passe pas par les codes habituels», a indiqué le Festival de Cannes. Sous la direction de Thierry Frémaux, préface de Pierre Lescure, Ed. Stock, 378 p. Collectif, préface de Monica Bellucci, Ed. l’Archipel, 260 p. De Thierry Frémaux, Ed. Grasset, 624 p.

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