Renaud Capuçon en duo lumineux
Sous la coupole rolloise, le violoniste a donné un récital avec un jeune pianiste prometteur
Il n’y aura pas eu de robe pailletée moulante. Ni de mise en valeur spectaculaire de sa plastique de statue. Mercredi soir au Rosey Concert Hall, Khatia Buniatishvili a été annoncée malade. Remplacée au pied levé par le tout jeune Guillaume Bellom, la pianiste à la virtuosité étincelante et au physique de rêve a trouvé un suppléant de belle envergure.
Vingt-cinq printemps à peine et une musicalité de maître: Guillaume Bellom s’inscrit déjà dans la lignée des interprètes qui compteront. Renaud Capuçon a trouvé en celui qu’il connaît depuis quelque temps un partenaire de choix. Le violoniste peut s’appuyer sans crainte sur l’accompagnement fluide, vivant et sensible d’un véritable complice. Car avant le piano, le jeune homme a pratiqué assidûment le violon. C’est dire son sens développé de la ligne, de la mélodie et de la nuance souple.
Au programme de l’avant-dernier concert de la saison rolloise, la 7e Sonate de Beethoven. L’énergie et la densité de jeu qu’on connaît chez Renaud Capuçon étaient allégées par la grande mobilité d’expression au clavier. Deux mondes parfaitement complémentaires.
Des si sentimentales Pièces
romantiques op. 75 de Dvorák et de la grande Sonate pour violon et
piano de César Franck, les deux interprètes ont livré une même vision. Ouverte, fervente et généreuse, malgré des tensions qu’on aurait aimé voir assouplies par plus de respiration.
Renaud Capuçon connaît ses points forts sur le bout de l’archet. La vocalité de son jeu et ses aigus suspendus ont illuminé la Méditation de Thaïs de Massenet donnée en bis. Une conclusion au charme imparable.