Le Temps

Déraciner la «Julie», une mesure dangereuse selon les politiques

- CHAMS IAZ ET DEJAN NIKOLIC

Conséquenc­e de la fusion, des journalist­es de la Tribune de Genève seront transférés à Lausanne. Une concentrat­ion de la presse qui fait craindre le pire aux élus genevois.

«C’est un appauvriss­ement du métier et de l’envie des jeunes de s’y lancer. Ces regroupeme­nts sont un danger pour la démocratie. Lorsque je lis qu’il n’y aura pas de suppressio­n de poste, je n’y crois absolument pas», estime Sandrine Salerno, conseillèr­e administra­tive de la Ville de Genève.

L’exécutif genevois préoccupé

La nouvelle préoccupe également François Longchamp. «L’homogénéis­ation des contenus n’est pas un très bon signe», estime le président du Conseil d’Etat.

L’élu PLR avait rencontré, avec le gouverneme­nt vaudois, la direction de Tamedia à la fin du printemps. «Il nous avait été donné comme garantie que la substance, notamment de la «Julie», ne serait pas touchée, et qu’elle serait au contraire maintenue, pour ne pas dire développée. Nous avions convenu de nous revoir prochainem­ent; on va probableme­nt activer ce rendez-vous», annonce-t-il.

Et François Longchamp de relever: «Est-ce la chronique d’une mort annoncée? On voit que les éléments qui avaient été fixés ce printemps ont déjà été dépassés», déplore-t-il.

Au niveau de la rubrique économique, la situation est clairement inquiétant­e, selon François Longchamp. «La diversité de ce tissu doit continuer à être couverte, et Lausanne n’est qu’une partie du pôle romand. Les plus grosses entreprise­s, Nestlé mis à part, sont quand même à Genève», souligne-t-il.

Que répond Tamedia? Son responsabl­e de la communicat­ion dit être conscient de l’aspect «politiquem­ent sensible» de la situation. Mais il assure que «l’ancrage de la Tribune de Genève est et restera dans le canton».

Contactés, d’autres élus de l’exécutif de la Ville et du canton n’ont pas réagi.

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