Déraciner la «Julie», une mesure dangereuse selon les politiques
Conséquence de la fusion, des journalistes de la Tribune de Genève seront transférés à Lausanne. Une concentration de la presse qui fait craindre le pire aux élus genevois.
«C’est un appauvrissement du métier et de l’envie des jeunes de s’y lancer. Ces regroupements sont un danger pour la démocratie. Lorsque je lis qu’il n’y aura pas de suppression de poste, je n’y crois absolument pas», estime Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève.
L’exécutif genevois préoccupé
La nouvelle préoccupe également François Longchamp. «L’homogénéisation des contenus n’est pas un très bon signe», estime le président du Conseil d’Etat.
L’élu PLR avait rencontré, avec le gouvernement vaudois, la direction de Tamedia à la fin du printemps. «Il nous avait été donné comme garantie que la substance, notamment de la «Julie», ne serait pas touchée, et qu’elle serait au contraire maintenue, pour ne pas dire développée. Nous avions convenu de nous revoir prochainement; on va probablement activer ce rendez-vous», annonce-t-il.
Et François Longchamp de relever: «Est-ce la chronique d’une mort annoncée? On voit que les éléments qui avaient été fixés ce printemps ont déjà été dépassés», déplore-t-il.
Au niveau de la rubrique économique, la situation est clairement inquiétante, selon François Longchamp. «La diversité de ce tissu doit continuer à être couverte, et Lausanne n’est qu’une partie du pôle romand. Les plus grosses entreprises, Nestlé mis à part, sont quand même à Genève», souligne-t-il.
Que répond Tamedia? Son responsable de la communication dit être conscient de l’aspect «politiquement sensible» de la situation. Mais il assure que «l’ancrage de la Tribune de Genève est et restera dans le canton».
Contactés, d’autres élus de l’exécutif de la Ville et du canton n’ont pas réagi.