Attentats islamistes: fatalité, vraiment?
Partout dans le monde, les terroristes islamistes répandent la mort et la souffrance. Le MoyenOrient et l’Afrique payent un lourd tribut aux fanatiques, mais l’Europe est également touchée puisque le bilan, décompté du début de l’année 2017 à la mi-août, est de 77 morts et plus de 400 blessés. Désormais qu’il ne se passe plus un mois sans incident improvisé ou attaque meurtrière planifiée, le scénario des événements se répète à l’identique au point de prendre des allures de banalité. Les terroristes font leur sale boulot, lâche et meurtrier. Les gouvernements attaqués, avant même que les faits soient clarifiés, tentent d’écarter l’hypothèse terroriste, comme si c’était islamophobe de soupçonner immédiatement ceux qui, depuis une décennie, sont pourtant responsables de l’immense majorité des attentats à travers le monde, et le revendiquent haut et fort.
Cette pudibonderie verbale révèle une complaisance larvée avec l’ennemi qu’on omet désormais de nommer: le terrorisme n’est plus islamiste, il s’est désincarné; ce sont les voitures-béliers qui écrasent les passants, pas leurs conducteurs; les tueurs sont «des jeunes» même lorsqu’ils ont 35 ans, comme s’il fallait les déresponsabiliser. Pour les dédouaner de leurs actes, nombreux sont rangés désormais dans les cas psychiatriques, nouvelle façon de cacher la caque au chat! En conséquence de cette façon biaisée de présenter les choses, les populations se lamentent sur leurs morts avec force bougies et bouquets, comme pour une catastrophe naturelle, mais ils ne s’arment pas psychologiquement pour résister et pour faire front. «Même pas peur!» est devenu leur slogan, enfantin et faussement courageux, alors qu’il faudrait justement avoir peur pour analyser le danger, le combattre et exiger que cela cesse.
Mais comment avoir peur alors que tout concourt à donner l’illusion de la fatalité. Ainsi la fréquence des événements, l’un chassant l’autre, émousse l’effet de sidération et laisse croire que toute résistance est inutile, qu’il «faut vivre avec». Les rituels mis en place rappellent les grandes processions d’autrefois pour conjurer les avanies du sort, de la peste aux grandes famines, et pour faire contrition de nos fautes. De même, nous battons notre coulpe pour nos erreurs passées, au lieu de condamner fermement l’Etat Islamique et ses guerriers. La conclusion à laquelle nous sommes amenés est donc que, si le terrorisme est une fatalité, il ne se peut combattre et nul n’en est responsable. Mektoub!
Voilà pourquoi les chefs de gouvernement et l’essentiel des médias usent de discours lénifiants, répétitifs, convenus. Ils entretiennent l’émotion, éclairent à tour de rôle leurs bâtiments emblématiques aux couleurs du pays en deuil, mettent les drapeaux en berne, observent des minutes de silence et organisent de grands enterrements nationaux. L’Espagne reçoit des Tweets de condoléances, les mêmes qu’elle avait envoyés quelques mois auparavant à la France ou à la Grande-Bretagne… Le rituel est bien rodé mais, une fois les patenôtres récitées, aucune décision n’est prise pour arrêter l’hécatombe, étymologiquement le «sacrifice de cent boeufs». Des boeufs ou des moutons?
Evidemment, il s’agit pour les dirigeants européens de couvrir l’impéritie de leur politique migratoire et sécuritaire. En tentant de minimiser les conséquences de leurs erreurs, ils espèrent que nul ne leur demandera des comptes. Pourtant, au gré des événements, la vérité se fait éclatante: ce n’est pas forcément la misère sociale qui mène au djihad, ce sont bien des imams intégristes qui suscitent les vocations, les fichés S se baladent effectivement sans surveillance à travers l’Europe de Schengen, l’EI profite impunément des flux de migrants incontrôlables pour nous réexpédier ses combattants, c’est bien sous l’étendard de leur foi que les terroristes tuent et c’est la haine qui guide leurs pas! On aura beau tenter de dire le contraire, les faits sont têtus et, bientôt, le roi sera nu.
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