Une PME suisse sur deux peine à recruter du personnel qualifié
La numérisation de l’économie et le vieillissement démographique de la prochaine décennie vont changer le visage de la main-d’oeuvre qualifiée, selon une étude de Credit Suisse
Credit Suisse a dévoilé les résultats de son étude annuelle menée auprès de 1900 petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques. Si les PME sont globalement satisfaites du dynamisme de la place économique suisse, près d'un quart d'entre elles éprouvent d'importantes difficultés à recruter.
En Suisse, environ 90000 petites et moyennes entreprises font face à une pénurie aiguë de personnel qualifié. Les secteurs de l'industrie traditionnelle et de la construction, qui emploient majoritairement des ingénieurs et des techniciens, sont particulièrement touchés. A l'inverse, et contrairement à une idée répandue, le recrutement des employés des métiers de la santé ou de l'enseignement est moins difficile.
Difficulté à trouver le candidat idéal
Sans pour autant faire face à une carence de postes, une PME sur deux peine aujourd'hui à embaucher le candidat idéal. Les compétences techniques spécialisées, notamment en management ou en gestion de projet, sont les aptitudes les plus difficiles à trouver sur le marché du travail, selon le rapport.
Près de 80% des PME suisses interrogées soutiennent la formation continue de leurs employés, pour couvrir leurs besoins en main-d'oeuvre qualifiée. La formation professionnelle duale est particulièrement mise en valeur par les entreprises de moins de 250 salariés.
Lors de la prochaine décennie, «la numérisation et le vieillissement démographique auront un impact significatif sur le marché du travail», précise Oliver Adler, économiste en chef de Credit Suisse. Les PME, qui emploient plus des deux tiers de la population active, devront anticiper leur besoin en personnel spécialisé.
«Impact considérable»
La multiplication des départs à la retraite – 500000 personnes atteindront l'âge légal de la retraite ces cinq prochaines années – et l'automatisation progressive de certaines branches de métiers devraient avoir un impact considérable sur le secteur de la santé, l'industrie de pointe et les technologies de l'information et de la communication, mettent en garde les auteurs du rapport de Credit Suisse.
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