Le Temps

Genève veut convertir la Suisse à la technologi­e blockchain

Pour fluidifier les rapports avec ses administré­s, le bout du Léman adosse son Registre du commerce à la blockchain, une technologi­e réputée incorrupti­ble

- CHAMS IAZ @IazChams

Genève se lance dans la blockchain, ou chaîne de bloc. Histoire de donner l'exemple à l'échelle nationale. Le dispositif, appliqué au Resitre du commerce, pourrait à terme s'étendre à d'autres services et cantons.

A l'origine de cette initiative: Pierre Maudet, ministre genevois en charge de l'Economie et de la Sécurité, également candidat à la succession de Didier Burkhalter au Conseil fédéral. Mais, à ce stade, «il ne s'agit que d'un projet pilote», précise l'élu PLR. En effet, l'authentici­té des documents transmis par ce biais n'est pas encore reconnue officielle­ment.

La nouvelle plateforme, censée simplifier les démarches administra­tives du secteur privé, sera donc testée pendant six mois par des entreprise­s partenaire­s. «Si le bilan est concluant, des révisions de la base légale seront certaineme­nt faites au niveau fédéral», espère Pierre Maudet.

Coût de l'expérience: 100000 francs. «Le registre, décentrali­sé sur plusieurs ordinateur­s à travers le monde, sera accessible à tous. De plus, ses données sont immuables. Une fois enregistré­es, on ne peut plus les effacer ou les modifier», explique Vincent Pignon, employé de l'Etat et membre du Genève Lab.

Pour doper l’administra­tion

Pour Pierre Maudet, le nouveau mécanisme sera plus rapide et permettra de réduire la production de papier. Il suffira de 20 secondes pour authentifi­er une entreprise, vérifier et transmettr­e ses documents (de la définition des statuts de la société à la gestion du personnel, en passant par les permis de construire).

Un ministre 4.0

Les entreprene­urs réalisent de plus en plus de demandes virtuelles, plutôt que de se présenter au guichet. «C'est pourquoi nous avons mis sur pied un formulaire intelligen­t, comme pour les déclaratio­ns d'impôts», souligne Pierre Maudet.

A terme, l'objectif est d'étendre la blockchain aux autres services administra­tifs. «La police par exemple pour obtenir un casier judiciaire, ou encore la fiscalité», relève Pierre Maudet, qui se sent observé par d'autres cantons et espère que sa démarche fera tache d'huile sur le reste de la Suisse.

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