Bienne crée une permanence pour prévenir la radicalisation
La ville du Seeland, secouée par l’affaire d’un imam accusé de lancer des appels à la violence, a créé un centre de contact pour la prévention de l’extrémisme
Dès le 1er septembre, deux personnes rattachées au Département de la protection de l’adulte et de l’enfant (PAE) de la ville de Bienne pourront conseiller tant les particuliers que les services administratifs confrontés à des cas potentiels d’extrémisme. Si nécessaire, des mesures pourront être prises avec d’autres organes, comme la police.
Cette permanence téléphonique a été créée sur recommandation du groupe d’experts «Extrémisme et radicalisation» mis en place en 2016 à l’initiative des autorités après la série d’attentats en Europe. Elle s’inscrit dans la volonté de la ville de contribuer par la prévention à la lutte contre l’extrémisme.
Cette cellule de contact ne se concentrera pas exclusivement sur la problématique de l’extrémisme et de la radicalisation. Elle aura pour mission de prévenir la violence dans un sens plus large, et notamment le hooliganisme ou la violence conjugale.
Imam de Bienne
La création de cette antenne n’est donc pas directement liée aux appels à la haine du prédicateur de 64 ans qui prêche à la mosquée Ar-Rahman. «Si un tel cas survenait à nouveau, les gens sauraient désormais à qui s’adresser», a souligné vendredi André Glauser, responsable du Département de la sécurité publique.
Pour le moment, les autorités biennoises n’ont pas pris contact avec cet imam établi à Nidau (BE) au bénéfice d’un permis C. Elles n’ont pas non plus approché les responsables de la mosquée. «La ville n’a pas la compétence de fermer la mosquée», a indiqué Beat Feurer, conseiller municipal UDC en charge de la sécurité.
Les autorités biennoises ne font pas oeuvre de pionnier avec ce centre de contact. Un organe de prévention contre les risques de radicalisation existe également à Berne, à Genève et à Zurich.
Médiateurs dans les mosquées
La communauté musulmane de Bienne n’est pas restée inactive face à ce phénomène. Plusieurs de ses représentants ont lancé l’année dernière le projet Tasamouh, qui vise à prévenir la radicalisation islamique, chez les jeunes en particulier, grâce à l’intervention de médiateurs dans les écoles, les centres de jeunesse et les mosquées.
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