Le Temps

Schaffhous­e face au défi de l’après-Yakin

- BRICE CHENEVAL @ChenevalBr­ice

Le leader invaincu de Challenge League perd son entraîneur, appelé par Grasshoppe­r. Boris Smiljanic le remplace

En 2015, Lucien Favre avait démissionn­é du Borussia Mönchengla­dbach après cinq défaites en cinq matches de Bundesliga. Deux ans plus tard, Murat Yakin (42 ans) quitte Schaffhous­e pour Grasshoppe­r après cinq victoires en autant de rencontres de Challenge League. Vendredi, le technicien bâlois était déjà à Zurich, où il remplace Carlos Bernegger. Boris Smiljanic, entraîneur des M21 de GC, fait le chemin inverse.

Le départ de Murat Yakin est peutêtre une aubaine pour Neuchâtel Xamax et Servette, à la lutte avec Schaffhous­e pour la montée en Super League. Invaincus, forts d’une différence de buts largement positive (+ 13), les Schaffhous­ois sont la sensation de ce début de saison. Promus en Challenge League en 2013, habitués au ventre mou, ils étaient derniers l’année passée après 11 défaites en 15 matchs. Libre depuis 2015 et la fin de son aventure ratée au Spartak Moscou, Murat Yakin avait été chargé de sauver ce qui pouvait l’être.

Son arrivée en deuxième division avait surpris. Il avait quitté Bâle et le foot suisse avec un CV sans tache: deux titres de champion (2013 et 2014), une demi-finale (2013) et un quart de finale (2014) de Ligue Europa. Il était alors dans le viseur de gros clubs comme la Lazio Rome, Tottenham et Galatasara­y, entre autres. «J’aime le foot et à Schaffhous­e ou ailleurs, cela reste du foot. C’est proche de Bâle, il y a un nouveau stade et des ambitions. Schaffhous­e m’a approché au bon moment: j’avais envie de reprendre du service», se justifiait-il alors dans les colonnes de La Tribune de Genève.

L’effet a été immédiat. A l’issue de la saison, Schaffhous­e se maintient avec brio, terminant à la quatrième place. Avant de déjouer tous les pronostics avec ce départ canon cet été. Lorsqu’on demandait à Stéphane Henchoz, entraîneur adjoint de Neuchâtel Xamax et chroniqueu­r football pour Le Temps, si les «jaune et noir» pouvaient maintenir ce rythme effréné jusqu’au mois de mai, sa réponse fusait: «Oui, à condition que l’entraîneur reste.» C’est dire la dépendance du club vis-à-vis de Murat Yakin.

Bilan impeccable

Au vu de son bilan impeccable (19 victoires pour 6 défaites et 2 nuls en 27 matches toutes compétitio­ns confondues) et de son pedigree, peu de personnes pensaient qu’il s’éternisera­it à Schaffhous­e. Interrogé en février dernier par La Tribune de Genève sur un possible départ pour Grasshoppe­r, le principal intéressé avait pourtant coupé court aux rumeurs. «Je peux assurer qu’il n’y a rien de cet ordre qui est planifié de près ou de loin», affirmait-il.

Murat Yakin a finalement cédé aux sirènes de la formation la plus titrée de Suisse et va retrouver la Super League, trois ans après l’avoir quittée. Comme Schaffhous­e à la fin de l’année dernière, il reprend une équipe en difficulté, actuelleme­nt avant-dernière du championna­t. Et si Servette et Xamax respirent, Lausanne peut commencer à s’inquiéter.

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