Suisse-UE: pas d’aide sans un accès au marché
L'Association suisse des banquiers (ASB) veut utiliser comme moyen de pression la contribution de la Suisse à titre d'aide aux pays de l'est de l'Union européenne (UE)
L'Association suisse des banquiers (ASB) exige de Berne de lier «le milliard de cohésion» à l'équivalence des lois suisses dans le domaine financier et à l'accès au marché européen. L'ASB prône des marchés ouverts et demande avec insistance que Bruxelles reconnaisse l'équivalence des lois suisses dans le domaine financier, écrit-elle jeudi à l'occasion de la Journée des banquiers. A défaut de reconnaissance, «il n'y a pas lieu d'aller plus loin dans les discussions avec l'UE sur la contribution à la cohésion».
«Les banques helvétiques bénéficient d'une place financière stable, solide et fiable, a déclaré devant les médias à Zurich le président de l'ASB Herbert Scheidt. Mais cela ne suffit pas pour rester à la pointe, car la concurrence nationale et internationale est rude.»
Rester à la pointe en s'adaptant aux normes internationales, oui, mais pas aller au-delà. «En matière réglementaire, nous n'avons pas besoin d'un swiss finish (finition suisse), mais d'un swiss way (voie suisse)», estime Herbert Scheidt. Mettre les nouvelles prescriptions internationales en oeuvre avant les autres reviendrait à «nous couper l'herbe sous le pied», selon lui.
Union européenne trop lente
«Les dossiers concernant l'accès au marché de certains pays, en particulier l'Italie et la France, n'évoluent pas de manière satisfaisante à nos yeux», a insisté Herbert Scheidt. Il juge l'UE «trop lente» sur la question de l'équivalence et veut à ce titre subordonner la contribution à la cohésion à la reconnaissance des lois financières suisses par l'UE.
«L'idée n'est pas nouvelle», a-t-il dit. Berne réfléchit en effet à reconduire sa contribution au profit de la réduction des inégalités économiques et sociales dans les pays de l'UE – le fameux «milliard de cohésion».