Coup dur pour Rémy Pagani
La votation de dimanche sur les coupes budgétaires est annulée en raison d’une brochure officielle trop partiale
Un scrutin annulé pour cause de brochure officielle trop partiale. C’est le désaveu cinglant infligé ce jeudi par la Chambre constitutionnelle de la Cour de justice à la Ville de Genève et surtout à son maire, Rémy Pagani. L’arrêt, qui accepte les recours déposés par quatre partis et par plusieurs élus de droite, constate de «graves irrégularités» dans la présentation générale des enjeux. Contacté, le magistrat d’Ensemble à gauche se refuse à toute déclaration et précise que le conseil administratif se réunira vendredi matin.
Neutralité bafouée
La votation de ce dimanche sur les coupes budgétaires tombe à l’eau. C’est aussi un coup dur pour le comité référendaire, qui avait réussi à récolter 20 000 signatures contre les économies de 2,5 millions de francs imposées par le budget 2017 aux allocations de rentrée scolaire, à l’aide à la culture, à la solidarité internationale et aux dépenses générales.
La Chambre constitutionnelle annule les quatre scrutins et précise que ceux-ci devront être organisés de nouveau à une date ultérieure. La brochure explicative «n’est pas conforme à la loi» car elle s’ouvre sur une présentation générale du débat écrite par le comité référendaire, lequel s’exprime encore plus loin dans sa prise de position légitime. Quant à la synthèse brève émanant des autorités, celle-ci aurait dû se trouver au début. De plus, cette synthèse ne respecte pas – s’agissant de deux objets – la neutralité exigée.
Tout cela malmène un peu trop les droits politiques. Comme les quatre référendums, lancés par la gauche de la gauche, sont intimement liés, et que «les graves irrégularités constatées sont de nature à fausser de manière essentielle le résultat de la votation», estime la Chambre constitutionnelle, toute l’opération électorale sur ces objets s’en trouve annulée. En première ligne dans cette affaire de brochure grossièrement ficelée, Rémy Pagani, isolé, devra sans doute affronter la tempête politique municipale.
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