«Nous allons lancer une pharmacie en ligne»
Visilab vient de céder la majorité de son capital à GrandVision. Le produit de la transaction doit être réinvesti dans la vente de médicaments par correspondance et l’immobilier
Visilab passe en mains néerlandaises. GrandVision vient en effet de doubler, à 60%, ses parts dans l’entreprise familiale genevoise, a annoncé ce mercredi l’hebdomadaire alémanique Handelszeitung. Une transaction, dont le montant n’a pas été rendu public, qui ne remet pas en question les fondements du numéro un de l’optique en Suisse, assure son président et ancien actionnaire majoritaire Daniel Mori.
Visilab est-il en difficulté financière? Non, notre chiffre d’affaires a fortement progressé en 29 ans, atteignant un nouveau record de 237 millions de francs en 2016. Nos chiffres sont par ailleurs en hausse de 5% à fin août de cette année.
Alors pourquoi avoir cédé le contrôle de votre société à un géant de la lunetterie? Avec 30% de parts, GrandVision était notre partenaire minoritaire depuis le rachat de GrandOptical en 2007. La convention actionnariale qui nous lie devait être rediscutée cette année. Vu la qualité de notre collaboration tout au long de cette dernière décennie, il nous a semblé opportun de céder la majorité de l’entreprise, dans la perspective d’atteindre les 79% à l’horizon 2019. La force de frappe mondiale de GrandVision [ndlr: un groupe coté à la bourse d’Amsterdam qui exploite plus de 6500 magasins, employant près de 30000 personnes, pour des ventes annuelles de près de 4 milliards de francs] doit permettre d’assurer notre pérennité.
Peut-on encore considérer Visilab comme une entreprise suisse? Oui, notre siège reste à Genève. Par ailleurs, la gestion de Visilab et la stratégie «par pays» pratiquée par GrandVision ne changent pas. Nos dirigeants restent en poste, ainsi que tous nos employés. L’opérationnel de la société s’inscrit donc dans la continuité et le long terme.
A quoi va servir l’argent que vous avez gagné en vendant vos parts à GrandVision? Le produit doit être réinvesti dans différents projets, notamment des activités numériques liées à l’optique, l’immobilier, ainsi que la vente par correspondance de médicaments non remboursés par les assurances.
C’est-à-dire concurrencer Zur Rose? Le Groupe PP Holding [ndlr: Pharmacie Principale, soit un réseau de 7 établissements en Suisse romande], que je préside, souhaite en effet tirer avantage notamment de l’expérience de Visilab en matière de commerce électronique pour lancer ces prochains mois une nouvelle plateforme de vente de produits pharmaceutiques en ligne consacrée au marché helvétique. Ceci avec l’aide d’un partenaire international majeur, dont je ne peux pas encore divulguer l’identité.
Le choix de vous diversifier dans la pierre est plus inattendu. Visilab détient-il des immeubles? Le groupe PP Holding est déjà actif dans l’immobilier. L’idée est de développer ce pôle d’activité à l’échelle nationale. En outre, Visilab, qui gère près de 100 magasins en Suisse, est propriétaire d’un bâtiment à Meyrin.
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