Les collaborateurs d’ABB
Dans l’industrie, la disruption n’a pas l’apparence d’un humanoïde mais d’un banal logiciel. Le secteur automobile utilise en effet des robots depuis plus de quarante ans. «Ils sont d’ordinaire enfermés dans une cage et ont besoin de beaucoup d’espace pour fonctionner», précise Domenico Truncellito, porte-parole du groupe spécialisé dans l’automation ABB qui en a mis en circulation plus de 250 000 dans le monde.
Pour la multinationale helvético-suédoise – comme pour ses concurrentes –, la nouvelle frontière, c’est l’interconnexion des machines et leur collaboration avec les humains. A l’image du logiciel SafeMove d’ABB (dont la deuxième version a été lancée l’année dernière), qui permet aux machines de détecter une présence et de ralentir le rythme, voire de s’arrêter, à mesure que cette présence s’approche.
Une évolution importante, qui permettrait aux robots d’investir davantage de secteurs économiques. En ligne de mire notamment: les activités en lien avec les services où la maladresse des robots pose encore des problèmes de cohabitation. Autre avantage: le système permet également de gagner de l’espace dans les usines, permettant d’économiser jusqu’à 30% sur l’investissement total, promet ABB.
Mais il n’y a pas que dans les entreprises qu’on cherche à rendre les robots plus collaboratifs, selon Dario Floreano, le directeur du pôle de recherche national Robotics. «Avec les drones de secours, on cherche également à améliorer cette interaction humain-robot pour les faire voler de manière plus sûre. Ces recherches peuvent aussi être déclinées dans le secteur industriel.»