Votre profil secret, seul Facebook le connaît
Parfois, vous vous baladez sur Facebook et le réseau social vous propose pour ami quelqu’un que vous n’avez surtout pas envie de voir. Ce qui arrive de plus en plus fréquemment ne s’explique pas par la simple règle des degrés de séparation. Cette théorie stipule que n’importe qui se trouve à six poignées de mains au maximum de toute personne dans le monde. Il n’y aurait ainsi que quelques maillons de relations individuelles entre vous et des gens aussi divers que Kim Jong-un ou Taylor Swift.
Dès lors, il paraît assez logique que Facebook vous mette en contact avec l’ami d’un ami, même si vous ne l’avez jamais rencontré. Ce lien paraît désormais beaucoup plus ténu dans bien des occasions, voire même inexistant quand bien même une connexion s’établit. C’est l’expérience que vient de faire un homme qui avait donné en secret son sperme à un couple pour qu’ils aient des enfants. Il n’est pas ami avec eux sur Facebook mais pourtant le réseau social vient, des années après, lui suggérer qu’il pourrait connaître l’enfant né de cet accord.
De nombreuses professions font aussi cette découverte désagréable. Des tierces parties à votre activité ont tout à coup accès à votre premier cercle. Alors qu’un avocat, par exemple, a bien pris soin de ne pas s’inscrire avec son e-mail professionnel sur Facebook, il lui est régulièrement proposé de se lier avec les personnes qu’il affronte lors de procès. La situation peut parfois être dramatique quand des prostitué(e)s, qui prennent pourtant toutes les précautions possibles pour protéger leur anonymat (deux identités, deux e-mails, deux téléphones), apparaissent malgré tout avec leur véritable identité comme ami(e)s potentiel (le)s sur le compte de leurs clients.
Facebook veut tout savoir de ses membres mais ne dit rien de ses algorithmes. Et surtout pas des profils secrets qu’il a constitués de chacun de nous. Quand vous utilisez le réseau social, il récupère ainsi toutes les données disponibles sur les autres sites ouverts sur votre ordinateur. Idem avec vos contacts sur votre téléphone: il suffit d’un numéro commun avec une autre personne pour que l’intelligence artificielle établisse un lien. Il apparaît aussi que le premier réseau social au monde ne se contente pas de son immense base de données: il achète constamment de ces dernières à toutes sortes d’opérateurs et les croise comme bon lui semble.
Il y a une conclusion à cela: à l’ère du big data, l’anonymat n’existe définitivement plus et Facebook, qui veut désormais vous identifier grâce à une photo, pourra même bientôt vous traquer sans relâche grâce à la reconnaissance faciale.
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